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Harcèlement des jeunes filles à Saint-Cyr : un système parfaitement huilé ?
Une enquête de "Libération" rapporte de nombreux témoignages d'élèves en classe préparatoire du lycée militaire de Saint-Cyr et dévoile le sort réservé aux filles par un groupe de garçons "tradis".
Des élèves de l'école Saint-Cyr lors d'une cérémonie le 20 mars 2016
Crédit : JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP
"J’avais jusqu’à présent le projet d’intégrer l’École spéciale militaire (ESM) de Saint-Cyr. […] J’ai honte d’avoir voulu aller dans une armée qui n’est pas prête à recevoir des femmes. J’ai appris que porter un vagin ruine une carrière, une vocation, une vie". Ces mots, ce sont ceux de Mathilde (le prénom a été changé), 20 ans, étudiante en deuxième année de classe préparatoire au lycée militaire de Saint-Cyr-l’Ecole (Yvelines).
Elle les a rédigés l'année dernière et envoyés à l'attention d'Emmanuel Macron après avoir vécu l'enfer dans ce prestigieux lycée où "harcèlement moral, intimidations, insultes, humiliations, marginalisation, coups bas" sont le quotidien des élèves de genre féminin, révèle une enquête publiée ce vendredi 23 mars sur Libération.
L'objectif des persécuteurs, "un groupe de garçons" que l'on nomme les "tradis" note le quotidien : faire en sorte que Mathilde abandonne son rêve. Le cas de la jeune femme n'est pas isolé au lycée de Saint-Cyr. Libération le raconte dans cette enquête qui révèle alors un système misogyne parfaitement bien huilé et orchestré sous l’œil de la direction, en toute impunité.
"Le ministère des Armées n'a pas attendu les révélations de Libération pour s’attaquer au problème", a assuré Florence Parly vendredi 23 mars au micro de RTL avant de détailler les mesures qui ont été prises depuis trois ans : "une inspection complète de l’ensemble des établissements scolaires, un certain nombre de dysfonctionnements, y compris graves, ont été relevés, des mesures ont été prises", a confié la ministre sur RTL.
