Vous pouvez participer aux dons de produits alimentaires et d’hygiène dans vos supermarchés pour la collecte nationale des Restos du Cœur qui a commencé vendredi. 7.400 tonnes de denrées ont été récoltées l’an passé. Cette année, plus encore, la collecte prend une dimension "vitale" compte tenu de la crise sanitaire et économique. Le nombre de bénéficiaires augmente, la population rajeunit.
Nous avons suivi une distribution de repas devant la gare de l’Est à Paris cette semaine, où les bénéficiaires étaient toujours plus nombreux. Rendez-vous au camion comme l’appellent les bénévoles, dans la nuit parisienne, un petit groupe s’affaire sur le trottoir : installation de tables, de barrières, pendant qu’au loin une longue file d’attente se crée.
Depuis le début de la crise sanitaire, cette organisation bien ficelée a changé comme le décrit Lucas. "Aujourd'hui on est un peu plus recroquevillé pour pouvoir préparer les sacs de notre côté et éviter d'avoir trop de gens regroupés dans la rue. Pour autant, difficile de faire régner l’ordre. "On se rend bien compte que pour certains ce n'est pas qu'un endroit où ils viennent chercher à manger mais aussi un endroit où ils viennent se sociabiliser", dit une bénévole.
Le tout se fait sous l’œil attentif de Romain Colucci, fils de Coluche, et administrateur des Restos du Cœur. "C'est une région très impactée par le Covid. Le camion c'est un accueil inconditionnel et c'est un des lieux qui a le plus augmenté", explique-t-il. Ce soir là, 345 repas ont été servis devant la gare de l’Est.
Depuis le début de la crise sanitaire, les bénévoles des Restos du Cœur ont vu apparaître de nouveaux bénéficiaires devant le camion et dans les locaux. Comme en témoigne Anna, une bénévole. "Il y a plus de jeunes et plus de femmes", dit-elle.
Kevin vient de récupérer son repas, ce jeune de 18 ans cherche du travail depuis 2 ans, en vain. "La situation est dure pour moi. Pour me nourrir, il faut que je fréquente beaucoup d'associations". Timidement, Sabiha s’approche du micro. En un an, cette mère de famille de 52 ans a tout perdu. "On avait un restaurant qu'on a perdu. Ça m'aide beaucoup. Des fois je ne prends rien et je viens que pour discuter et prendre l'air", confie-t-elle.
Certains haussent le ton, d’autres se montrent violents, le ras le bol est palpable. Marine est responsable des activités de rue des restos du cœur. "La situation est compliquée due à l'isolement. Les liens perdus sont compliqués à retisser, c'est un travail minutieux de tous les jours". On estime que 15% des bénéficiaires des Restos le sont devenus suite à la crise sanitaire.
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