Réforme des retraites : pourquoi les manifestations se sont déroulées dans le calme

Ce mardi 7 février se tient la 3e journée de mobilisation contre la réforme des retraites. À nouveau, un dispositif de sécurité d'ampleur sera déployé pour contenir les éventuels débordements. Ainsi, 11.000 policiers et gendarmes seront mobilisés, dont 4.000 à Paris, alors que le gouvernement redoute la présence de manifestants violents. 

En effet, le ministère de l'Intérieur estime que 1.000 gilets jaunes et 400 manifestants radicaux devraient se mêler aux cortèges. Et pourtant jusqu'ici, il n'y a pas eu d'incident majeur dans la rue. Les affrontements avec les forces de l'ordre sont restés limités. Ce qui s'explique notamment par une nouvelle stratégie. Un changement de posture des forces de l'ordre, notamment à Paris, où Laurent Nuñez a succédé à Didier Lallement. 

"Le préfet nous a confirmé qu'il souhaitait que les agents de police et de gendarmerie ne soient pas physiquement présents, qu'on ne les voit pas pour permettre à la manifestation d'avancer avec sa banderole de tête", explique Laurent Dietrich, secrétaire confédéral de la CFDT en charge de la sécurité des cortèges. "C'est une bonne chose parce qu'on revient à ce qui se faisait il y a quelques années : les forces de l'ordre ne sont là que pour des raisons très spécifiques d'ordre public, et non pas pour gêner la manifestation", ajoute ce dernier. 

Si les policiers et gendarmes sont moins offensifs, c'est aussi parce que la large mobilisation le permet selon Grégory Joron, du syndicat Unité SGP Police. Face à l'intersyndicale, ultras et casseurs ne parviennent pas à s'imposer : "Les cortèges sont constitués de travailleurs de 20 à 60 ans, c'est vraiment l'ensemble de la société qui s'y retrouve. Les manifestants ne cherchent pas l'affrontement avec les forces de l'ordre, ça facilite énormément la manœuvre policière", fait-il remarquer. 

La prudence reste de mise, car d'autres manifestations sont à suivre. Leur physionomie dépendra beaucoup du climat social.