Mois après mois, de nombreuses révélations mettent en cause Didier Raoult. Cette fois-ci, c'est un rapport du gouvernement qui pointe "de graves dysfonctionnements au sein de l'Institut Hospitalo-Universitaire Méditerranée Infection", dirigé par Didier Raoult jusqu'à mi-juillet 2022. La procureure de Marseille, Dominique Laurens, a indiqué à l'AFP avoir ouvert une information judiciaire.
Si ce rapport met en cause Didier Raoult, c'est qu'il a été à la tête de l'Institut durant de nombreuses années et que le nouveau directeur, Pierre-Edouard Fournier, est un proche du professeur polémique. Ce rapport met en cause certaines "pratiques médicales et scientifiques inappropriées, répandues au sein de l'IHU-MI", ne respectant "pas la réglementation en vigueur" et engendrant un "risque sanitaire pour les patients, notamment au cours des protocoles de recherches".
Parmi ces "pratiques", cinq faits pourraient "relever d'une qualification pénale", explique le rapport. Ces faits portent, entre autres, sur les protocoles de prescriptions médicales non-conformes, notamment sur la tuberculose comme l'avait révélé Mediapart, ou encore sur des écarts aux règles sur le consentement des victimes.
Comme à son habitude, le professeur Raoult s'est défendu en éludant les problèmes cités dans le rapport et en allant jusqu'à dire sur le plateau de CNEWS, "je suis assez content de ce rapport, parce qu'à aucun moment, la qualité de ce que nous avons fait n'a été remise en cause". Pour lui, ce rapport ne tient qu'à des rapports affectifs, en dehors de tout fait, "que les gens m'aiment ou ne m'aiment pas, ce n'est pas un problème", a-t-il déclaré sur ce même plateau avant de continuer, sans contradiction ni rapport avec le sujet, "les gens [à Marseille] se déplacent pour pouvoir faire un selfie avec moi".
Mais les problèmes soulevés dans le rapport ne sont pas que d'ordre médical, des "dérives dans les pratiques de management, pouvant générer harcèlement et mal-être au travail" ont été relevés. L'IHU ferait également face à "une dégradation progressive de la situation financière de l'établissement" ainsi que d'une "dérive dans la gouvernance".
C'est à la suite de "plusieurs signalements préoccupants", que la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Claude Meisch, et le ministre de la Santé et de la Prévention, Brigitte Bourguignon, ont requis des inspections. Coordonnées par l'Inspection générale de l'Éducation, du Sport et de la recherche (IGESR) et l'Inspection générale des Affaires sociales (IGAS), le rapport définitif de la mission a été diffusé lundi 5 septembre.
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