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INVITÉ RTL - Affaire Sébastien Raoult : son père dénonce "un déni de justice et une trahison" de la France
La cour de cassation du Maroc a prononcé un "avis favorable" à l'extradition vers les États-Unis du Français Sébastien Raoult, accusé de cybercriminalité visant notamment des entreprises américaines.
Lundi 8 août, la justice marocaine s'est dite favorable à l'extradition de Sébastien Raoult vers les États-Unis. Ce jeune Français de 21 ans emprisonné depuis plus de deux mois près de Rabat est soupçonné d'être membre des ShinyHunters, un groupe de cybercriminels très actif qui aurait piraté plusieurs entreprises américaines. C'est d'ailleurs à la demande des Américains qu'il avait été arrêté.
Invité de RTL ce mardi 9 août, le père de Sébastien Raoult a réagi à la décision de justice. "C'est une suite logique, on s'y attendait. Mais cela ne veut pas dire que tout s'arrête. Il reste encore très peu de temps à la France pour reprendre officiellement la main sur un dossier qu'elle a sous-traité depuis des années pour le compte des Américains", affirme Paul Raoult.
Croît-il son fils innocent ? "Mon fils est peut-être coupable, moi, je le crois innocent, mais c'est la justice qui le dira. Mais aujourd'hui, on est à un autre niveau. On est dans un déni de justice de la France qui abandonne un de ses ressortissants, qui l'a vendu aux Américains. Et c'est ça le scandale aujourd'hui. Donc, ne nous trompons pas aujourd'hui, mon fils est une victime de la France qui le laisse aller en Amérique, qui s'arrange pour qu'il ne rentre pas en France", dénonce le père de Sébastien Raoult.
"Un piège"
La semaine dernière, Paul Raoult a lancé un appel à Emmanuel Macron et Éric Dupond-Moretti. Le garde des Sceaux avait répondu que son ministère n'avait "pas la possibilité" d'intervenir "à ce stade" dans cette affaire. "Ma demande auprès du garde des Sceaux, c'est qu'il ouvre une enquête pour savoir réellement ce qui s'est passé, explique Paul Raoult.
"Comment se fait-il qu'on ait laissé mon fils partir au Maroc ? Tous les faits reprochés ont commencé il y a deux ans, il avait à peine 18 ans. La justice n'est-elle pas de le remettre dans le droit chemin ? Non, on attend, on attend. Et puis, d'un coup, on s'arrange pour le bloquer, lui tendre un piège pour que l'Amérique s'occupe de lui. Là, il y a une extradition cachée de la France. Elle s'est arrangée pour qu'il reste au Maroc et surtout qu'il ne rentre pas, j'en suis convaincu. Et je veux qu'une enquête soit faite là-dessus. Je refuse que mon fils fasse les frais de cette trahison et de ce déni de justice", conclut le père du jeune Français.
