Son visage était sur de nombreuses affiches lors de la Women's March du samedi 21 janvier et les dernières manifestations pour protester contre le décret anti-immigration de Donald Trump. Elle, c'est Munira Ahmed. Elle n'est ni mannequin, ni porte-parole d'un quelconque collectif mais traductrice indépendante dans le Queens, un quartier populaire de New York aux États-Unis.
Mannequin d'un jour il y a maintenant 10 ans, son visage entouré d'un drapeau américain en guise de hijab a pourtant fait le tour du monde et symbolise a lui tout seul une lutte historique contre le nouveau président des États-Unis.
Cette image a été réalisée par Shepard Fairey, l'artiste derrière la célèbre affiche "hope" de Barack Obama. Elle est forte et, comme le dit Munira Ahmed dans une interview accordée à Slate, elle ne divise pas. Au contraire, elle rappelle que l'Amérique est une terre d'accueil où la diversité fait toute sa force. Le regard plein de défiance, Munira Ahmed avait tout pour incarner le visage de la contestation. Tout, parce qu'elle n'était personne et tout le monde à la fois.
Ses parents viennent du Bangladesh et ont émigré aux États-Unis à la fin des années 70. Munira Ahmed est née et a grandi dans le Queens. Dans les colonnes de Slate, la trentenaire l'affirme.
"Je suis une femme musulmane - je l'ai été toute ma vie mais je suis aussi américaine depuis que je suis née. Donc je ne peux pas séparer les deux. Je ne le pourrai même pas si j'essayais", dit elle avant de commenter cette image, maintes fois téléchargées sur le site de The Amplifier Foundation, dont les artistes produises bénévolement des affiches à brandir dans les manifestations.
Même si le monde entier connaît maintenant le visage de Munira Ahmed comme portant le hijab, la jeune femme ne porte en fait pas le voile - et ne l'a jamais porté. Mais la traductrice n'a rien contre les femmes qui le font.
Elle les respecte même car "beaucoup de femmes prennent en main leur destin et sont beaucoup plus radieuses quand elles portes, [une vision] opposée à ce que les gens pensent en général - qu'il opprime ou est patriarcal", explique-t-elle au site américain.
L'affiche avec Barack Obama avait déjà lancé ce mouvement d'espoir, Munira Ahmed le cultive aujourd'hui. Malgré les tensions dans son pays, la jeune femme positive :
"[La Women's March] était un jour magnifique. Je pense sincèrement que c'est quelque chose qui va marquer l'histoire. Toutes ces sœurs en train de marcher partout dans le monde, ça m'a fait sentir appartenir à quelque chose de beaucoup plus important que moi tout en m'incluant dans le processus", a-t-elle conclu pour Slate.
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