Quelle est la meilleure façon de consoler quelqu'un ?
REPLAY - De Luz et Pelloux qui quittent un "Charlie Hebdo" endeuillé ou du vol de chaises pour le climat, chacun se console comme il peut.
Le chagrin et sa consolation, l'un des gestes les plus émouvants qui soient, font tenir les hommes ensembles... C'est ce qu'affirme le philosophe Michael Foessel dans un entretien passionnant à Télérama ce mercredi matin 30 septembre. Il y critique l'injonction au travail de deuil de notre société, le phénomène commercial de ces livres philosophiques qui promettent le bonheur. Mais surtout il s'interroge sur la meilleur façon de consoler quelqu'un.
Il y a les mauvais consolateurs, qui disent, "un de perdu, dix de retrouvé", et les bons, qui sont capables de réorienter le regard de celui qu'ils consolent. C'est l'enfant qui se remet de son bobo quand on lui raconte une histoire, c'est une personne en pleurs que l'on finit par faire rire. Le consolateur propose quelque chose a la place de ce qu'a perdu celui qui pleure, ce que dit bien l'expression lot de consolation. Mais surtout, il prévient : ne pas confondre inconsolable et inconsolé. Les premiers sont dans une position improductive et se ferment à l'avenir. Les inconsolés eux ont conscience qu'ils ne retrouveront pas l'ordre ancien et acceptent la perte et arrivent a s'ouvrir à l'avenir .
Pelloux et Luz, les inconsolés
À quelles catégories appartiennent Luz et Pelloux ? Les collaborateurs de Charlie Hebdo sont-ils inconsolés ou inconsolables ? Alors que l'équipe des survivants s'est installée dans des locaux ultra-sécurisés du 13e arrondissement de la capitale presque 9 mois après le terrible attentat, certains ne profiteront pas, ou pas longtemps de cette nouvelle maison.
En page intérieur de ce Charlie Hebdo de ce mercredi, une double page de dessins signée Luz avec un texte dans lequel il dit au revoir à ses copains lecteurs. "Vous allez me manquer mais les plus belles amitiés sont celles qui n'ont pas besoin de rdv pour se recroiser un jour". Juste avant cet au revoir, la chronique de Patrick Pelloux s'étale. Il justifie son départ : "nos vies ont changé mais la vie n'a pas changé. Je ne quitte pas le journal par animosité, c'est juste que le temps a passé et qu'il est l'heure de tourner la page et de laisser place à un renouveau". Définitivement, Luz et Pelloux sont des inconsolés : Pelloux conclut sa chronique ainsi : demain sera plus beau qu' aujourd'hui.
Des chaises pour le climat
Et dans deux mois quel temps fera-t-il exactement ? Le 30 novembre prochain, la conférence sur le climat s'ouvre à Paris, la COP21, et ce mercredi un collectif de personnalités, hommes politiques, intellectuels , artistes, parmi lesquels Jean-Luc Mélenchon appelle dans Libération à agir contre les paradis fiscaux. Quel rapport ? Il faut 100 milliards d'euros par an pour alimenter le fond vert des nations unis pour le climat. Or les paradis fiscaux abritent pas moins de 20.000 milliards de dollars.
Cette évasion fiscale est organisée, par les banques, comme l'a montré le récent scandale HSBC. Alors que faire? Le collectif appelle les citoyens à un acte de désobéissance civile : voler des chaises dans les agences bancaires les plus implantées dans les paradis fiscaux. L'objectif étant de récupérer 196 chaises , comme les 196 pays du monde qui doivent signer un accord international lors de cette conférence. Donc consolez-vous, si demain il n'y a plus de chaises dans votre banque, ce n'est pas parce qu'elle s'apprête à fermer pour répondre aux nouveaux comportements des clients, c'est juste qu'un acte de désobéissance civile aura été commis.
Avant la COP 21, le scandale des moteurs diesel Volkswagen continue
Comme le rappelle justement Edouard Tétreau dans Les Échos, ce sont d'abord les actions que nous posons comme citoyens, chefs d'entreprises ou salariés qui peuvent changer le monde pour le meilleur ou pour le pire. Et si les gouvernements; poussés par leur opinion publique; vont vers un accord sur le climat, le monde de l'entreprise, Volkswagen en premier, ne joue pas le jeu et va même jusqu'à tricher. Et pas seulement sur les tests anti-pollution.
Ce matin, Le Canard Enchaîné révèle que le constructeur automobile a aussi voulu faire taire la presse française. La régie qui s'occupe d'acheter des encarts publicitaires Volskwagen a fait du chantage : elle a envoyé un mail la semaine dernière aux principaux patrons de presse, les menaçant d'annuler les campagnes de pub prévus jusqu'au 10 octobre en cas d'article relatif a la crise dans leurs colonnes. Et pour que le message soit bien compris, la régie précise pour chaque journal le montant de ces budgets.
Une crise qui n'épargne personne, pas même les déplacements des hommes politiques comme le révèle le palmipède . Le 25 septembre, le Premier ministre Manuel Valls et la ministre du Ségolène Royal scrutent les glaciers à Chamonix à la recherche des effets du réchauffement climatique. Ils doivent être rejoint un peu plus tard par sept autres ministres qui arrivent d'Annecy. Mais à 20 km de Chamonix, le cortège s'arrête brutalement sur une aire de repos sur ordre du ministre des Transports. Alain Vidalies vient de réaliser que la voiture qui les transporte est un van Volkswagen diesel, du plus mauvais effet pour venir parler du réchauffement au pieds des glaciers qui fondent. La décision est alors prise d'abandonner le véhicule au bord de la route pour s'entasser dans les voitures suiveuses qui par bonheur sont toutes des Citröen.
