Le 27 janvier 1945, le monde découvrait l'horreur avec la libération du camp de concentration d'Auschwitz. Ce lundi, des cérémonies internationales se tiendront pour commémorer le 80e anniversaire de la libération de ce camp de la mort nazi. Ginette Kolinka (interview dans RTL Midi lundi 27 janvier 2025) et Esther Sénot, rescapées âgées de 97 et 99 ans, témoignent dans Quelle époque ! des mois d'enfer qu'elles ont connus à l'occasion de la sortie du documentaire Les Filles de Birkenau.
Alors que les deux femmes racontent leur parcours dans l'espoir d'accomplir le devoir de mémoire, Ginette a exprimé ses doutes quant à l'utilité de témoigner de ce qu'elle a vécu : "Je ne sais pas s'il faut en parler car qui écoute notre histoire ? Ceux qui sont intéressés mais vous croyez que les autres ne changent pas de chaîne ? Ceux qui ne veulent pas nous écouter, les négationnistes ?".
De son côté, Esther qui est entrée à Auschwitz à 15 ans et y est restée 17 mois, a raconté pourquoi elle continue de témoigner à 97 ans. En décembre 1943, elle retrouve par hasard que sa sœur, déportée huit mois plus tôt, est également dans le camp d'Auschwitz : "On avait été séparées au moment de la rafle du Vél d'Hiv'. [...] Je ne l'ai pas reconnue. À Birkenau, l'espérance de vie était de quelques semaines ou de quelques jours."
Alors que les Juifs déportés dans le camp sont obligés de travailler quotidiennement, elle explique voir sa sœur "diminuer de jour en jour". Un matin, elle se lève et ne la voit pas : "J'ai demandé où elle était. Elle n'avait pas pu se lever et dès l'instant où on ne pouvait pas se lever, c'est qu'on n'était pas apte à travailler donc il y avait la charrette qui passait l'après-midi et qui emmenait les femmes qui ne pouvaient pas travailler au crématoire."
Prévoyant le pire, elle se précipite à l'infirmerie : "J'ai vu ma sœur allongée sur une paillasse. Elle était dans un état pitoyable, elle avait été mordue par un chien. Elle était complètement inerte. J'ai essayé de la soulever [...], mais elle m'a dit : 'Écoute, pour moi, c'est terminé. Maintenant, toi tu es jeune, la guerre va bientôt finir et tu as l'air de tenir le coup. Tu me promets, si un jour tu reviens, de raconter ce qui nous est arrivé, ce qu'on a subi, toutes les sévices pour qu'on ne soit pas les oubliées de l'Histoire."
Des sévices que Ginette dit, elle aussi, n'avoir "jamais oublié". "Pendant très longtemps, j'ai voulu effacer de moi la mémoire des camps. Je n'ai jamais réussi à le faire. C'est toujours dans le corps, dans le cœur, à tout bout de champ", a-t-elle confié.
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