Édouard Philippe et Agnès Buzyn ont présenté ce vendredi 13 septembre les grandes lignes d'un plan destiné à lutter contre les déserts médicaux. En visite à Châlus, en Haute-Vienne, le Premier ministre et la ministre de la Santé ont expliqué vouloir "faciliter" les initiatives locales et "les organisations innovantes" dans chaque territoire. Et parmi celles-ci, l'accent a été mis sur la télémédecine.
Cette pratique, réglementée en France depuis 2009 permet au patient de bénéficier d'une consultation à distance par écran interposé. Le Code de la Santé Publique définit ainsi plusieurs types d'actes médicaux rentrant dans ce cadre. Premièrement, la téléconsultation. Elle consiste en une consultation à distance, mais le patient peut être accompagné d'un professionnel de santé assistant le médecin se trouvant de l'autre côté de l'écran.
Deuxième possibilité rendue possible grâce à la télémédecine, la téléexpertise. Cette demande à distance émane d'un professionnel de santé, qui souhaiterait avoir accès à un deuxième avis médical grâce à l'envoi de scanner, radio, ou encore de fond de l'oeil via internet. Autre dispositif prévu par le Code de la Santé Publique, la télésurveillance médicale. Elle permet au médecin d'interpréter à distance les données médicales du patient et de poser son diagnostic.
Avec la télémédecine, un professionnel de santé peut désormais assister à distance un de ses confrères au cours de la réalisation d'un acte, c'est ce que que l'on appelle la téléassistance médicale. Enfin, la réponse médicale obtenue après un appel passé auprès du SAMU fait également partie des actes compris dans la télémédecine.
Concrètement, cette pratique est-elle efficace et réellement utilisée ? Pas vraiment si l'on se réfère aux chiffres. En effet, seulement 2% de Français ont déjà expérimenté ces vidéos-consultations. Du côté de la sécurité sociale, le nombre d'actes de télémédecine représente 0,3% des consultations dispensées.
Mais cela ne veut pas pour autant signifier que les Français n'ont pas confiance dans ce procédé. La moitié y est même favorable, car conscient des avantages du dispositif : données sécurisées, réduction des délais de prise en charge, accès aux soins facilités, déplacement limités. Un atout pour les patients en maison de retraite qui sont nombreux à expérimenter ces téléconsultations.
Si la télémédecine est encore trop peu utilisée, c'est d'abord à cause des délais pour obtenir une autorisation auprès de l'Agence régionale de santé (ARS). Un délai estimé à 18 mois en moyenne. De plus, les médecins n'ont jamais été incités financièrement à se lancer dans l'aventure, alors que ce type de consultation demande plus de temps. Mais le gouvernement l'a annoncé, dès 2018, ce verrou va sauter. Les médecins qui choisiront de pratiquer à distance seront rémunérés spécialement.
Dernier obstacle à la télémédecine, la couverture internet indispensable à assurer la liaison entre patient et médecin, et qui serait encore insuffisante sur une bonne partie du territoire. Invité sur RTL ce vendredi 13 octobre, le secrétaire d'État au Numérique Mounir Mahjoubi s'est cependant engagé au nom du gouvernement sur cette problématique. Le pays devrait être couvert entièrement en "bon haut-débit dès 2020 et en très haut-débit en 2022".
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