Pierre Fauré ne mâche pas ses mots pour évoquer le cabaret. "Ce projet va à l'encontre de la philosophie de toutes ces 'fourmis rouges' qui ont œuvré pour la rénovation de la Chapelle", explique le retraité qui vit dans le village depuis trois ans. Il fait référence aux différents missions menées par des légions féminines des scouts de France dont le surnom est justement "Les fourmis rouges".
"Rénover un tel endroit même s'il est désacralisé, c'est une véritable atteinte au patrimoine local. Comment peut-on se dire qu'une telle salle de spectacle peut attirer du public ? C'est simplement un gouffre financier et nous allons payer l'addition", assène celui qui promet se présenter contre le maire actuel, à l'origine du projet, lors des prochaines élections municipales.
Jacques Pedehontàa, le maire de Laàs avoue ne pas comprendre cette hostilité dans le village. "Nous avons voté ce projet à l'unanimité du conseil municipal moins une voix", rappelle l'édile. "Cela fait presque 30 ans que je bataille pour que ce rêve se réalise et je crois que tout le monde peut être fier du résultat. Quoi que je fasse, mes opposants sont contre tout".
Jacques Pédéhontàa a confié la gestion du cabaret à Myriam Delcroix. Cette directrice artistique, originaire des Landes voue une passion au cabaret depuis de longues années. "Quand je suis arrivée ici, j'ai été tout de suite happée par les vibrations qui émanent des vieilles pierres et des vitraux", raconte-t-elle.
"C'est étrange mais je me suis sentie presque intimidée dans ce cadre incroyable". Et quand on évoque avec elle la polémique qui accompagne l'ouverture de la salle, elle préfère en sourire. "Ce sont des filles qui ont permis de sauver ce lieu et ce sont des filles qui dansent sur la scène. Ceux qui nous critiquent devraient venir nous voir avant de nous juger", assure-t-elle.
Le spectacle dure 1h15 et est composé de plusieurs tableaux avec des danseuses professionnelles. "Pour celles et ceux qui pourraient penser que le diable est entré dans la chapelle, qu'ils se rassurent : personne n'est dénudé sur scène. J'ai essayé de donner un ton sexy chic résolument moderne aux différents chorégraphies. Nous utilisons des moyens techniques qui n'ont rien à envier à ceux utilisés dans les cabarets parisiens".
Déjà initiateur du projet "Principauté de Laas", une appellation officiellement déposée auprès des services de l'Etat, des transhumances musicales avec des concerts des ex-Téléphone, Vianney ou Soprano qui ont attiré des dizaines de milliers de spectateurs, Jacques Pédehontàa est bien décidé de continuer à promouvoir son village dont il est élu maire depuis 1983. Après la chapelle, il prévoit d'ouvrir dans quelques semaines un "escape church" dans l'église du village. "Je crois que je vais encore en prendre pour mon grade", conclut-il dans un sourire.
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