Mettre fin à "l'omerta" et à "l'impunité". Ce lundi 3 juin, l'Observatoire international des prisons (OIP) a publié un rapport sur les violences commises sur les détenus par les surveillants. "À l'heure où les violences policières sont régulièrement pointées du doigt, rappelons qu'il est un autre espace, non public, où la légitimité de la violence étatique devrait être questionnée et où aucun débordement ne devrait être toléré : la prison", écrit Cécile Marcel, directrice de la section française de l'OIP.
Il a fallu douze mois pour réaliser cette enquête, qui s'appuie sur cent entretiens, la plupart sous couvert d'anonymat avec des détenus, avocats, surveillants, directeurs de prison, magistrats... S'il n'existe aucune donnée officielle, aucune statistique sur le sujet, l'association a voulu lever le voile sur ce tabou.
L'observatoire dénonce une "chape de plomb". "On reçoit en moyenne deux récits de violence par semaine. Il y a une espèce d'inertie de l'administration pénitentiaire et du ministère de la Justice face à ces allégations de violence", précise Cécile Marcel, au micro de RTL.
Et le ministère de la Justice n'a pas tardé à répondre. "Le rapport on le prend, on le lit mais on n'est pas d'accord avec tout. 'Omerta', 'impunité' et 'opacité', on n'est pas d'accord avec ces termes mais évidemment, on ne peut qu'encourager les détenus à signaler les situations", assure Youssef Badr, le porte-parole, sur RTL.
Dans ce contexte, l'observatoire demande au ministère d'organiser, au près des détenus, une enquête de "victimation" afin d'établir un état des lieux exhaustif de la réalité, ou non, du phénomène.
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