Prévention au suicide : comment fonctionne le 3114, le nouveau numéro national

Le nouveau numéro national de prévention du suicide est entré en vigueur ce vendredi 1er octobre. Annoncé en septembre par le ministère de la Santé, ce numéro est gratuit, confidentiel et accessible à tout moment. La plateforme d'écoute, installée au CHU de Lille, est composée de professionnels de santé.

À l'étage du CHU de Lille, le téléphone sonne depuis ce matin. Casque sur les oreilles, des psychologues et infirmières spécialement formés décrochent. D'une voix rassurante, ils apportent du soutien aux personnes en détresse. Ce numéro, c'est une écoute mais aussi une orientation si besoin vers des services adaptés voire un déclenchement des secours en lien avec l'hôpital. C'est ainsi que ce dispositif se distingue des lignes d'écoute classiques. 

"C'est une ligne qui a vocation à pouvoir écouter les personnes mais aussi à réaliser leur évaluation, intervenir si besoin et pouvoir les orienter", décrit le docteur Charles-Edouard Notredame. "Les expériences internationales nous montrent clairement qu'un coup de fil peut servir à sauver une vie". Des centres sont également implantés à Montpellier et à Brest.

La prévention au suicide, un besoin en France

En France, on meurt trois fois plus par suicide que dans un accident de voiture. Plus de 9.000 personnes se sont volontairement données la mort l'an dernier. C'est un taux parmi les plus élevés en Europe. Les spécialistes redoutent d'ailleurs une aggravation liée à la crise sanitaire. 

Les hospitalisations pour les tentatives de suicide restent préoccupantes chez les jeunes filles, âgées entre 15 et 19 ans.

Un soutien pour les proches

Les spécialistes sont là pour rassurer les personnes qui ont des idées noires mais c'est également un soutien pour l'entourage de ceux qui sont passés à l'acte. Selon une étude récente, quand quelqu'un se suicide, ce sont 130 personnes de son entourage qui sont affectées.

C'est toujours une épreuve pour surmonter un deuil après un tel geste. Cela suscite parfois de la culpabilité, des interrogations.