Prescrit entre 2000 et 2004 en France, l'anti-inflammatoire Vioxx augmentait les risques d’accidents cardiovasculaires
Ce médicament largement prescrit jusqu'en 2004, a causé la mort d'au moins 26.000 personnes aux États-Unis.

C'est un livre qui devrait faire grand bruit. Effets secondaires. Le scandale français est une enquête menée par le grand reporter Jean-Christophe Brisard et Me Antoine Béguin, à laquelle a participé Irène Frachon, la lanceuse d’alerte qui a mis au jour la dangerosité du Mediator. L'ouvrage entend révéler que le monde du médicament n'a pas amélioré ses pratiques, après le scandale du Mediator. Pour ce faire, les auteurs de l'ouvrage prennent l'exemple de l'anti-inflammatoire Vioxx. Commercialisé aux États-Unis en 1999, il y a été reconnu coupable d'au moins 26.000 décès. En France, on assure que le médicament, pourtant largement prescrit entre 2000 et 2004, n'a causé aucun décès, indique l'Obs, qui a pu lire l'ouvrage en avant-première.
Le livre donne une version beaucoup moins idyllique. "Le 20 mai 1999, la Food and Drug Administration (FDA), l’agence du médicament américaine, donne son accord pour la mise sur le marché d’un médicament de Merck & Co. : le Vioxx. L’autorisation a été donnée en urgence. […] C’est que le Vioxx offre un grand espoir dans le traitement de l’arthrose et en rhumatologie. […] S’il y a urgence à mettre le Vioxx sur le marché, c’est pour le bien des malades. Urgence aussi pour Merck & Co. qui veut imposer son produit au monde entier sur le marché très lucratif des antidouleurs. […]".
Merck & Co ne va rien vouloir voir des effets secondaires cardiovasculaires provoqués par Vioxx, aveuglé par la course au profit. "Pourtant, très vite, Merck & Co. avait été prévenu en interne que son médicament augmentait les risques d’accidents cardiovasculaires. […] Les cas de crises cardiaques ne vont cesser de se multiplier et alerter les autorités américaines. […] En septembre 2004, Merck & Co. annonce qu’il retire son médicament du marché. Les patients français ont donc reçu ce traitement pendant plus de quatre ans alors que le risque cardiaque de Vioxx était cinq fois plus élevé que celui de ses concurrents.
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