Troisième cause de mortalité en France derrière le tabac et presque à égalité avec l'alcool, la pollution aux particules fines provoque la mort de 48.000 personnes par an. Ce constat est issu d'une étude de l'organisme Santé publique France dont le rapport a été dévoilé mardi 21 juin. Si ces chiffres ont de quoi faire peur, ils n'étonnent pas Nicolas Hulot. "Cela s'inscrit dans des chiffres plus importants au niveau mondial. La pollution atmosphérique tue prématurément trois fois plus que le tabac. À l'échelle du monde, ça se chiffre en millions de personnes", constate l'écologiste au micro de RTL.
Au-delà du constat purement sanitaire, Nicolas Hulot s'interroge sur la prise de conscience des partis politiques sur cette problématique environnementale. "Quand on voit des chiffres comme cela, comment ce sujet de santé, traité depuis des années à la marge, peut-il laisser aussi indifférent ? Comment toute formation politique n'a pas envie de réagir ? C'est évidemment un sujet sanitaire mais en étant cynique, j'aimerais bien savoir le coût pour la Sécurité sociale de ce type d'informations", s'indigne-t-il.
L'ancien conseiller spécial de François Hollande lors de la COP21 déplore ainsi l'attitude de la droite où il y a "une forme d'aversion" vis-à-vis des sujets écologiques qui ont "un parfum de gauche". Il vise aussi, sans les nommer, les formations de gauche qui ont "sous-traité un sujet éminemment complexe à une formation politique réduite qui ne l'a pas forcément portée avec bonheur".
Des initiatives politiques pour lutter contre la pollution existent tout de même. À gauche, Ségolène Royal et Anne Hidalgo ont proposé un système de six vignettes contraignantes correspondant à différents de niveaux de pollution pour les véhicules. La ministre de l'Environnement a également annoncé que la disparition progressive de l'avantage fiscal pour les entreprises qui achètent des véhicules diesel. Des mesures bien accueillies par Nicolas Hulot, qui s'attend tout de même à plus : "Je prends et tant mieux, ça va dans le bon sens. Il faut que la fiscalité dissuade ce qui n'est pas bon dans les modes de production et de consommation. Il faut aussi de la fiscalité incitative pour orienter les choix de consommation". Il estime ainsi qu'il faut "cesser toutes les subventions qui vont aux énergies fossiles" afin de développer les énergies renouvelables.
Pour porter le sujet de l'écologie sur le devant de la scène politique, Nicolas Hulot n'aurait-il finalement pas intérêt à se présenter à l'élection présidentielle de 2017 ? Beaucoup lui prêtent cette intention mais, lui, demeure pour l'instant réservé même s'il ne ferme aucune porte. "Que, sous une forme ou sous une autre, je puisse porter ces sujets-là, oui je le ferai. Ai-je besoin et est-ce utile d'être candidat pour autant ? Très sincèrement, je n'en suis pas convaincu. Mais je ne suis pas convaincu du contraire", affirme-t-il.
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