Pollution automobile : le diesel tue-t-il vraiment 40.000 personnes en France chaque année ?

Anne Hidalgo part en guerre contre le diesel à Paris. Pour justifier son combat, la maire de la capitale a déclaré jeudi 12 mai sur Europe 1 : "Le diesel est un carburant extrêmement polluant et très nocif, les émissions de particules fines tuent chaque année environ 40.000 personnes en France". Le chiffre qu'elle avance représente 8% des morts annuels en France, ce qui est énorme.

Il faut d'abord préciser que diesel et particules fines, ce n'est pas la même chose. Le diesel, et le transport routier dans son ensemble, ne sont responsables "que" de 17% du total des émissions de particules fines. Supprimer tout le diesel ne supprimera pas toutes les particules fines. Ce sont en fait les secteurs résidentiels et tertiaires qui émettent le plus de particules fines (48%).

Ensuite, les études concernant l'impact des particules fines sur la mortalité sont très rares. Celle sur laquelle s'appuie l'édile parisienne est la plus communément utilisée. Elle provient de la Commission européenne et parle effectivement de 42.090 morts prématurés dus à ces particules en France. Problème : cette étude publiée en 2005 s'appuie sur des chiffres de 2000, voire d'un peu avant pour certains.

Pas sûr que le nombre avancé par Anne Hidalgo soit encore valable quinze ans plus tard. D'autant qu’entre-temps les normes ont été considérablement durcies. Enfin, une étude plus récente relayées par l'Institut de veille sanitaire rappelle la dangerosité des particules fines. Elle précise quand dans les neuf plus grandes villes françaises si on respectait les normes émises par l'OMS, on éviterait 2.900 morts prématurés tous les ans.