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Le campement de migrants de Loon Plage, près de Dunkerque.
Crédit : Franck Antson/RTL
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À Loon Plage, près de Dunkerque, l'un des plus grands campements de migrants, la situation reste tendue malgré un calme relatif après des fusillades mortelles. Les conditions de vie précaires poussent de nombreuses familles à tenter la traversée vers le Royaume-Uni.
À proximité du port industriel et d'une zone commerciale, des tentes et cabanes de fortune s'érigent dans les sous-bois, entourées de montagnes de déchets. C'est ici que des milliers de migrants attendent de traverser la Manche. La tension est palpable, exacerbée par la présence de passeurs imposant leur loi.
Le campement est régulièrement démantelé par les forces de l’ordre, la situation peut aussi dégénérer à la moindre étincelle. Il y a quelques jours, des coups de feu ont de nouveau retenti, rappelant les événements de fin juin où trois personnes ont été tuées. Babiker, un étudiant soudanais, témoigne : "Les gens ont tué quelqu'un ici. Ils ont tiré comme ça, devant moi. Ce sont des passeurs. Ils veulent toujours plus d'argent. Bien sûr, on a peur. On veut juste un endroit où rester."
Parmi les nouveaux arrivants, de nombreuses familles avec enfants, comme Mariam, une Somalienne avec trois enfants, qui espère rejoindre le Royaume-Uni, car il n'y a "plus de vie possible ici". Les traversées dans ces "small boat", bateaux pneumatiques toujours surchargés, se négocient au minimum à plus de 1.000€.
Malgré ce climat incertain, les bénévoles associatifs restent mobilisés sur le terrain. Et vers midi, une longue file se forme sur un terrain vague, les femmes et les enfants à part, pour la distribution de repas, assuré par des associations historiques comme Salam, ou le groupe Bethléem qui vient de Saint-Omer. Priscilla Dubois, retraitée a bien conscience des risques, mais l’état du camp ne la laisse pas insensible.
"Il faut être conscient qu'on peut se prendre une balle perdue, un coup de couteau peut-être. Mais ils ne sont absolument pas agressifs envers nous, jamais. Tant qu'il y aura des gens, on sera là. (...) Très honnêtement, j'ai honte de mon pays, monsieur. Les conditions sanitaires sont déplorables, on n'y mettrait pas un chien", explique-t-elle au micro de RTL.
Les conditions sanitaires sont déplorables, on n'y mettrait pas un chien.
Priscilla Dubois, retraitée
Face à cette situation sur le littoral, les forces de l'ordre semblent impuissantes. À peine démantelés, les campements sont remontés plus loin. D’après le ministère de l’Intérieur, 1.200 hommes, policiers et gendarmes, restent déployés sur la côte entre Dunkerque et le Boulonnais. Ce sont des moyens humains et matériels, notamment financés par le gouvernement britannique.
Mais ce dispositif reste insuffisant, selon Marc Allègre, délégué Unité Police : "Les consignes, on les connaît depuis des années. On doit empêcher les bateaux de partir. Il manque du monde, on ne peut pas faire 200 km de côte à surveiller 7 jours sur 7."
Face aux policiers qui détruisent les embarcations, qui ne sont pas censés pour l’instant intervenir en mer, les passeurs s’adaptent, s’éloignent en faisant prendre à chaque fois plus de risques à ces candidats à l’exil.
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