2 min de lecture

"On peut se prendre une balle perdue" : près de Dunkerque, les tensions se multiplient entre passeurs et migrants

À Loon Plage, près de Dunkerque, l'un des plus grands campements de migrants reste sous tension après des fusillades meurtrières.

Le campement de migrants de Loon Plage, près de Dunkerque.

Crédit : Franck Antson/RTL

Traversée de la Manche : à Loon-Plage, les tensions se multiplient entre les passeurs

00:04:19

Traversée de la Manche : à Loon-Plage, les tensions se multiplient entre les passeurs

00:04:19

Franck Antson - édité par Lucille Meriaux

Je m'abonne à la newsletter « Infos »

À Loon Plage, près de Dunkerque, l'un des plus grands campements de migrants, la situation reste tendue malgré un calme relatif après des fusillades mortelles. Les conditions de vie précaires poussent de nombreuses familles à tenter la traversée vers le Royaume-Uni. 


À proximité du port industriel et d'une zone commerciale, des tentes et cabanes de fortune s'érigent dans les sous-bois, entourées de montagnes de déchets. C'est ici que des milliers de migrants attendent de traverser la Manche. La tension est palpable, exacerbée par la présence de passeurs imposant leur loi. 

Le campement est régulièrement démantelé par les forces de l’ordre, la situation peut aussi dégénérer à la moindre étincelle. Il y a quelques jours, des coups de feu ont de nouveau retenti, rappelant les événements de fin juin où trois personnes ont été tuées. Babiker, un étudiant soudanais, témoigne : "Les gens ont tué quelqu'un ici. Ils ont tiré comme ça, devant moi. Ce sont des passeurs. Ils veulent toujours plus d'argent. Bien sûr, on a peur. On veut juste un endroit où rester."

Il n'y a "plus de vie possible ici"

Parmi les nouveaux arrivants, de nombreuses familles avec enfants, comme Mariam, une Somalienne avec trois enfants, qui espère rejoindre le Royaume-Uni, car il n'y a "plus de vie possible ici". Les traversées dans ces "small boat", bateaux pneumatiques toujours surchargés, se négocient au minimum à plus de 1.000€.

À lire aussi

Malgré ce climat incertain, les bénévoles associatifs restent mobilisés sur le terrain. Et vers midi, une longue file se forme sur un terrain vague, les femmes et les enfants à part, pour la distribution de repas, assuré par des associations historiques comme Salam, ou le groupe Bethléem qui vient de Saint-Omer. Priscilla Dubois, retraitée a bien conscience des risques, mais l’état du camp ne la laisse pas insensible. 

"Il faut être conscient qu'on peut se prendre une balle perdue, un coup de couteau peut-être. Mais ils ne sont absolument pas agressifs envers nous, jamais. Tant qu'il y aura des gens, on sera là. (...) Très honnêtement, j'ai honte de mon pays, monsieur. Les conditions sanitaires sont déplorables, on n'y mettrait pas un chien", explique-t-elle au micro de RTL.

Les conditions sanitaires sont déplorables, on n'y mettrait pas un chien.

Priscilla Dubois, retraitée
  • Les bénévoles se mobilisent à Loon Plage, près de Dunkerque, dans l'un des plus grands campements de migrants.

    Crédits : Franck Antson/RTL

  • Les associations se mobilisent à Loon Plage, près de Dunkerque, dans l'un des plus grands campements de migrants.

    Crédits : Franck Antson/RTL

  • Le campement de migrants à Loon Plage, près de Dunkerque.

    Crédits : Franck Antson/RTL

Face à cette situation sur le littoral, les forces de l'ordre semblent impuissantes. À peine démantelés, les campements sont remontés plus loin. D’après le ministère de l’Intérieur, 1.200 hommes, policiers et gendarmes, restent déployés sur la côte entre Dunkerque et le Boulonnais. Ce sont des moyens humains et matériels, notamment financés par le gouvernement britannique. 

Mais ce dispositif reste insuffisant, selon Marc Allègre, délégué Unité Police : "Les consignes, on les connaît depuis des années. On doit empêcher les bateaux de partir. Il manque du monde, on ne peut pas faire 200 km de côte à surveiller 7 jours sur 7."

Face aux policiers qui détruisent les embarcations, qui ne sont pas censés pour l’instant intervenir en mer, les passeurs s’adaptent, s’éloignent en faisant prendre à chaque fois plus de risques à ces candidats à l’exil.

La rédaction vous recommande

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

S’abonner à la Newsletter RTL Info

En Direct

/

Bienvenue sur RTL

Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur

Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.

Bienvenue sur RTL

Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio

Je crée mon compte