ONU : pourquoi les soldats des Nations Unies portent-ils des casques bleus ?

Aussitôt le nouveau gouvernement nommé, Emmanuel Macron s'est envolé pour New-York, où se tiendra l'Assemblée générale de l'ONU, mardi 24 et mercredi 25 septembre. Un sommet crucial au lendemain de l'attaque meurtrière d'Israël au Liban, qui a fait 492 morts, dont 35 enfants et 58 femmes, et 1.645 blessés. 

Au cours des 76 dernières années, l'ONU a organisé 71 opérations de maintien de la paix à travers le monde, auxquelles ont participé 2 millions de femmes et hommes originaires de 125 pays.

Ces soldats de la paix sont surnommés les "Casques Bleus". Créés en 1948, ils ne sont pas une armée à proprement parlé, mais une force de maintien de la paix composée de militaires prêtés par les différents pays membres. Ils sont actuellement 76.000 dont environ 600 Français, dont Jean-Pierre Lacroix, qui les dirige. Mais ces "Casques Bleus" n'étaient, à l'origine, ni casqués, ni bleus. 

En réalité, ils portaient sur le bras un bandeau blanc avec, en noir, l’inscription "UN", United Nations, afin de spécifier qu’ils étaient des représentants de l’ONU. Cette inscription était alors suffisante pour des missions d'observation. 

Un bleu spécifique

En 1956, l'ONU décide d'intervenir militairement lors du conflit du canal de Suez, entre Israël et l'Égypte. Cependant, le président égyptien Nasser accepte l'intervention de l'ONU à condition que les soldats des Nations Unies portent un signe vraiment distinctif sur le terrain. L'organisation décide alors de fournir à ses forces un béret bleu.

Ce bleu, couleur de la paix, fait référence à celui du drapeau de l'Organisation. Un bleu spécifique puisque créé expressément pour les Nations unies, qui ne voulaient pas d'une couleur existant déjà sur un autre drapeau. Le Bleu Stettinius, du nom d'Edward Stettinius Jr, premier ambassadeur des États-Unis aux Nations Unies, a donc été créé. 

La conception de ces bérets militaires est donc lancée. Mais cette fabrication prend plus de temps que prévu et l'Organisation est alors contrainte de s'adapter afin de pouvoir intervenir en Égypte le plus rapidement possible.

Et ce plan B, c’est l’armée américaine qui va le permettre : elle offre à l’ONU des doublures de casque que l’on repeint à la va-vite à la bombe de Bleu Stettinius. Cependant, ces casques sont loin d'être ceux portés aujourd'hui, puisqu'ils étaient, initialement, en plastique.

Aujourd'hui, ces "Casques Bleus" sont entrés dans la légende, ainsi qu'au panthéon du Prix Nobel de la Paix, qu'ils ont reçu en 1988 pour l'ensemble de leur œuvre. Une récompense qui vient également rendre hommage aux 4.370 Casques Bleus qui ont perdu la vie en opération.

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