"On n'a plus rien !" : un couple de restaurateurs rennais contraint de quitter leur brasserie à cause des dealers

"On perd tout". C'est aussi ça le trafic de drogue, de multiples victimes collatérales.  L'histoire de Philippe, 55 ans, et de Christine, 57 ans, ne fait que le confirmer. Ce couple de restaurateurs tenait depuis dix ans la brasserie "La Bonne Adresse" dans la galerie commerciale des Almadies à Rennes. Jusqu'à l'arrivée des dealers aux abords de leur établissement.

"On a travaillé pendant 35 ans, on a tout perdu, on n'a plus rien", confie, amer, Philippe, au micro de RTL. Car au début, tout allait bien. Leur brasserie était pleine, midi et soir, mais depuis un an et demi, les dealers ont pris le quartier et le chiffre d'affaires a chuté de 40%.

"Nous n'arrivons plus du tout à travailler. Là, nous, on a une autre population qui arrive, camée... Ils s'installent sur des bancs et boivent de l'alcool. Et ça, devant notre terrasse, ça fait peur à nos clients. Ils ne sont pas tranquilles pour manger", poursuit Christine. 

Les menaces de morts des dealers

Alors que la liquidation judiciaire de leur commerce vient tout juste d'être prononcée, Philippe s'agace : "On a acheté cette affaire 460 000 euros. On part avec zéro. Ils ont gagné". À ses côtés, sa femme l'assure : "Notre baisse de chiffre d'affaires est liée au narcotrafic". 

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Si la présence des dealers a eu un impact sur leur clientèle, les petites mains du trafic ont également changé le quotidien du couple. Insultes, menaces, agressions physiques, Philippe et Christine n'en pouvaient plus. "J'ai reçu des menaces de mort par des dealers, glisse le restaurateur. Je vois des transactions dans la galerie. Si tu parles, on va te faire ta fête".

"La dernière visite a duré cinq minutes"

Aujourd'hui, le couple cherche un repreneur, mais dans ce climat, personne ne se bouscule. "La dernière visite a duré cinq minutes. Le bar, tout ça, ça leur plaît, mais l'environnement, non, c'est pas possible", lâche, dépité, le quinquagénaire. 

Sans droit au chômage, car indépendant, Philippe et Christine doivent désormais retrouver un autre travail. Rapidement, mais à 55 et 57 ans, le défi s'annonce compliqué.

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