"On a eu beaucoup de témoignages d'endroits où elle trouvait de l'assistance, soit pour manger, soit pour dormir" : détective bénévole, il a aidé une femme à retrouver sa tante, devenue SDF

À 72 ans, au lieu de profiter paisiblement de sa retraite, Michel a décidé de consacrer son temps au service des autres. Membre de l'Association de Recherche de Personnes Disparues (L'ARPD), il joue les détectives à la recherche des personnes perdues de vue ou disparues. Une initiative payante : sur 28 dossiers traités, il en a élucidé 17. Au micro de RTL, il raconte l'une de ses enquêtes les plus surprenantes. 

Samira s'est tournée vers Michel alors que sa tante ne donnait plus aucun signe de vie. Et ce, après avoir fait appel à une autre association pour l'aider à la retrouver, en vain. Le détective bénévole est son dernier recours. "Il a été vraiment exceptionnel. Il a directement pris en charge le dossier. Et avec toutes les informations que j'ai pu lui fournir, lui et son équipe ont commencé à faire leurs recherches au niveau des anciennes adresses", se souvient la jeune femme, au micro de Faustine Bollaert.

Le travail d'investigation de Michel porte vite ses fruits : "On a su sur quel secteur elle était", raconte le membre de l'ARPD, lui aussi invité de RTL. Et à force de recherches, lui et son équipe parviennent à récupérer suffisamment de témoignages pour dégager de précieux indices. Dont un, particulièrement instructif : "on a eu beaucoup de témoignages d'endroits où elle trouvait de l'assistance, de l'aide, soit pour manger, soit pour dormir". Ainsi, en supposant qu'elle est devenue une sans-abri, Michel se met à arpenter les rues de la capitale. Une stratégie payante : "Un jour, on est tombés sur elle dans les rues de Paris. En cherchant, on l'a trouvée", se félicite-t-il.

"Je n'ai pas réussi à la revoir"

Samira, à propos de sa tante

Bridées par leurs géographies respectives, le premier échange entre la jeune femme et sa tante se fait par téléphone. "J'ai pu avoir une petite conversation avec et je lui ai dit que je voulais lui rendre visite. Elle voulait bien, mais elle m'a expliqué qu'elle n'avait plus d'endroit où habiter". Au cours de leur échange, la jeune femme comprend que sa tante s'était en fait coupée du monde. "Je suis persuadée que ce n'était pas par choix. Elle a un problème psychologique qui n'a pas été traité, qui n'a pas été diagnostiqué. Elle n'a pas à être dans la rue, elle n'a pas à devoir demander à manger, à qui que ce soit. Elle a une famille qui l'aime et qui la recherche. Mais voilà, elle a besoin de soins de santé", insiste-t-elle.

Soucieuse de la situation de sa tante, Samira vient à Paris. Mais à son arrivée, c'est la douche froide. "Malgré tout le plan d'action qui avait déjà été mis en place par l'ARPD et Michel sur le territoire qu'elle fréquentait. Et en dépit de toutes les marches organisées et les zones explorées, je n'ai pas réussi à la revoir", concède-t-elle.

Aujourd'hui encore, la jeune femme est à la recherche de sa tante, évaporée dans la nature une deuxième fois. La petite éclaircie dans ce ciel nuageux lui est offerte par Michel et sa détermination : "La prochaine étape, c'est la famille qui doit venir avec moi pour la retrouver. On sait exactement tous les endroits qu'elle fréquente, on va la retrouver et puis ils verront ce qu'ils peuvent faire avec. Mais ça sera délicat sur le plan administratif de lui imposer quoi que ce soit. On ne peut pas l'obliger", prévient-il.