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"Nous étions pris au piège", ces civils Russes qui ont vécu l'enfer de Koursk

REPORTAGE - À Koursk, en Russie, la région proche de la frontière ukrainienne, a été brièvement sous occupation ukrainienne et subit encore des attaques de drones et de missiles de Kiev. Plus de 150.000 personnes ont été contraintes de fuir les combats.

Un centre d'hébergement d'urgence à Koursk
Crédit : Nicolas Burnens/RTL
RTL ÉVÉNEMENT - Ces Russes qui ont vécu l'enfer de Koursk
00:03:48
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Nicolas Burnens
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Depuis neuf mois, Victoria et ses cinq enfants s’entassent dans cette petite chambre de ce centre d’hébergement d’urgence. Des lits métalliques alignés, une douche, quelques livres. Ils habitaient à Soudja, près de la frontière ukrainienne. La mère de famille a les mains qui tremblent, lorsqu’elle raconte comment, le 6 août 2024, l’armée de Kiev est entrée dans sa ville. 

"Cette nuit-là, vers 3 heures du matin, on a commencé à entendre des bombardements. Je me suis réfugiée avec les enfants à la cave. Nous y sommes restés trois jours. Des chars ukrainiens s’approchaient de la maison. C’était effrayant. J’ai dit à mes enfants de ne pas pleurer, de ne pas paniquer, de rester calme. Nous étions pris au piège. On a juste réfléchi comment sortir de là ", se souvient-elle. 


Malgré le danger et la peur, le père, Roman, prépare quelques affaires. Il décide de fuir avec sa famille, à pied, sous les tirs ennemis. "Nous avons pris nos papiers d’identité, nos téléphones, des batteries et quelques vêtements. Nous sommes sortis de la ville, en nous cachant des drones sous les arbres, dans les jardins. Il y avait des tirs partout, on ne savait pas d’où cela venait. J’ai dit aux enfants de s’accroupir, de ramper par terre. Au bout d’un moment, nous sommes tombés sur des soldats de l’armée russe. Nous étions épuisés. Ils nous ont donné à manger et on a été évacué jusqu’à Koursk par des volontaires", raconte-t-il. 

Cette guerre nous prend des territoires et ce n’est pas juste.

Roman

Aujourd’hui, il est logé gratuitement avec ses enfants, a reçu quelques aides financières de la part de l’État. Lui, dont ses grands-parents ont combattu pour l’Union Soviétique, se demande toujours pourquoi la guerre est revenue jusque-là. "Notre territoire n’est pas un point stratégique militaire, il n’y a pas d’usine. Les soldats ukrainiens sont juste des envahisseurs, qui tuent les civils russes, qui nous utilisent comme boucliers humains. Mais pourquoi ? Nous sommes un peuple frère, je ne comprends pas cette haine de l’Ukraine contre la Russie. Cette guerre nous prend des territoires et ce n’est pas juste", estime Roman. 

Rester malgré l'occupation ukrainienne

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Certains habitants ont décidé de rester pendant cette occupation. Ce sont bien souvent les personnes les plus âgées, à qui les autorités ont assuré que cette situation ne durerait que quelques jours, avant d’être finalement évacuées. Vasil, 40 ans, lui, est resté dans son village pour veiller sur son chien et son potager. Il a vécu sept mois sous l’occupation ukrainienne.

"Il n’y avait pas d’électricité, pas de gaz, j’avais de l’eau grâce au puits de mon voisin et du bois, pour me chauffer. Les Ukrainiens ont laissé les supermarchés ouverts. Les soldats habitaient à côté de chez moi dans des maisons. On discutait souvent ensemble, ils me posaient beaucoup de questions. Ils s’intéressaient à notre président, savoir pourquoi l’armée russe est arrivée en Ukraine. Nous avons été bien traités", explique Vasil. 

Une coexistence avec les civils, que l’homme juge pacifique, loin de la propagande du Kremlin et des images diffusées à la télévision russe. L’armée distribuait même des vivres et des médicaments. "Pendant toute l’occupation, j’ai croisé seulement deux soldats ukrainiens qui soutenaient l’idéologie nazie. Les autres, se comportaient bien. Vous savez, ce sont juste des hommes, qui reçoivent des ordres. Les Ukrainiens peuvent nous poser la même question, pourquoi les Russes sont venus chez nous ? C’est la guerre. Aujourd’hui, j’ai juste envie de retourner dans mon village. C’est là que je suis né et reconstruire ma maison", confie-t-il au micro de RTL. 

Aujourd’hui, les troupes russes ont repris le contrôle de son village aux forces ukrainiennes. Mais des incursions ont toujours lieu. Vasil ne sait pas si et quand il pourra rentrer chez lui. 

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