Il ne faudrait plus dire référendum ! Juridiquement, il s’agit d’une "consultation". Cela a été clairement annoncé aux 960.000 électeurs qui ont reçu une lettre, qui indique au deuxième paragraphe : "Cette consultation revêt la valeur d’un avis". C'était légalement impossible d’organiser un référendum, car l’aéroport a déjà été acté. Il fait l'objet d’une déclaration d’utilité publique depuis 2008.
Dans ce contexte, il y a du souci à se faire pour la participation. Les camps du "oui" et du "non" sont inquiets. Les collectivités ont généralement trouvé les volontaires pour tenir les bureaux de vote. Mais personne ne sait combien d’électeurs vont faire le déplacement. Le scrutin a du mal à passionner les foules au-delà des cercles militants. Un signe qui ne trompe pas : aucun média n’a pour l’instant jugé rentable de payer les 10.000 euros pour commander un sondage aux instituts qui font des offres.
D'autant qu'un coup de théâtre est possible : lundi 20 juin, le Conseil d'État peut annuler le scrutin. La juridiction a convoqué ses neuf juges pour trancher cette affaire "délicate". Cela n’arrive qu’une à deux fois par an sur les 300 procédures d’urgence traitées par an. Plusieurs associations anti-aéroport contestent le fait que seuls les électeurs de Loire-Atlantique votent. "Nous avons bon espoir de faire annuler le scrutin", triomphe déjà maître Erwann Le Moigne, l’avocat anti-aéroport.
"On est confiant, la guérilla juridique c'est l’axe de communication des opposants", réplique Alain Mustière, de l'association pro-aéroport Des Ailes pour l'Ouest. "Si le oui l’emporte, dit-il, ils contesteront le résultat du vote". Il n'a pas tort. "On ne reconnaîtra une victoire du 'oui' que si elle est massive à 60%", annonce le député écologiste Ronan Dantec, qui plaidait pour un grand référendum organisé sur l’ensemble du Grand Ouest.
Au niveau national, le débat ne semble pas passionner la classe politique. Il faut dire que les ministres ont été priés par François Hollande et Manuel Valls de ne pas participer au débat. Ségolène Royal et Emmanuelle Cosse, opposées à l’aéroport, ne sont pas ré-intervenues pour l’instant. Dans l’opposition, un seul candidat à la primaire est allé sur place. C'est François Fillon, le 13 juin. Mais alors en catimini, juste pour dire qu'il y a mis les pieds.
L’entourage de François Fillon a même demandé à Patrice Gabard, notre correspondant, de ne pas arriver en avance avec sa voiture RTL rouge et blanche pour ne pas alerter les opposants et les zadistes. L’ancien premier ministre craignait un incident d’image. Du coup, il est resté six minutes à Notre-Dame-des-Landes. "Cette consultation résulte de l'incapacité de François Hollande à décider. On n'interroge pas les Français sur des décisions prises", avait-il alors lancé.
François Fillon est donc resté six minutes sur place pour confirmer que Notre-Dame-des-Landes est un terrain politique ultra-miné. Le Président Hollande n'est d'ailleurs pas pressé de programmer l'évacuation des zadistes en cas de victoire du "oui". "La hiérarchie des priorités peut toujours évoluer", nous dit-on à l’Elysée, en soulignant qu’il a aujourd'hui bien d’autres priorités.
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