Au Niger, les États-Unis pourraient connaître le même destin que celui de la France. Samedi 16 mars, le régime des généraux au pouvoir à Niamey a dénoncé l'accord de coopération militaire passé avec Washington, en 2012, affirmant que la présence américaine était "illégale" et "viole toutes les règles constitutionnelles et démocratiques".
Amadou Abdramane, porte-parole du régime, a indiqué que le gouvernement nigérien, "prenant en compte les aspirations et les intérêts de son peuple", avait décidé "en toute responsabilité de dénoncer avec effet immédiat l’accord relatif au statut du personnel militaire des États-Unis et des employés civils du département américain de la Défense sur le territoire du Niger". Selon Niamey, cet accord "injuste" a été "imposé unilatéralement" par les États-Unis, via une "simple note verbale", le 6 juillet 2012.
Si les États-Unis avaient immédiatement suspendu sa coopération après le coup d'État qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum, en juillet 2023 quelque 1.100 soldats sont toujours engagés dans la lutte antijihadiste dans le pays. Washington dispose, également, d'une importante base de drones à Agacez (nord).
En décembre, ils s'étaient dits prêts à reprendre cette coopération, sous conditions. Mais après les déclarations des militaires au pouvoir, les Américains pourraient être chassés du Niger.
Cette décision survient après une visite de trois jours d'une délégation américaine menée par la secrétaire d'Etat adjointe aux Affaires africaines, Molly Phee. Cette dernière n'a pas pu rencontrer le chef du régime militaire Abdourahamane Tiani, selon une source gouvernementale nigérienne. En revanche, elle a pu échanger par deux fois avec Ali Mahaman Lamine Zeine, le Premier ministre nommé par les militaires.
"L’arrivée de la délégation américaine n’a pas respecté les usages diplomatiques", a expliqué samedi Amadou Abdramane, assurant que le gouvernement américain avait informé Niamey de "façon unilatérale" de sa date d'arrivée et de la composition de sa délégation. Il a également dénoncé "l’attitude condescendante" de Molly Phee, "une attitude de nature à saper la nature" des relations entre les deux pays, selon lui.
Le porte-parole du département d'État américain, Matthew Miller, a fait savoir sur X que Washington avait pris connaissance du communiqué du régime de Niamey et qu'il faisait suite à des "discussions franches [...] sur nos préoccupations" concernant la "trajectoire" de la junte. Les États-Unis sont toujours en contact avec la junte et fourniront de nouvelles informations "si nécessaire", a-t-il ajouté. Le Pentagone a fourni à l'AFP une déclaration identique.
Dans cette même allocution, donnée à la télévision, le colonel Abdramane a évoqué le retour, "dans les meilleurs délais", à l'ordre constitutionnel dans ce pays qui s'est rapproché de ses voisins le Burkina et le Mali - eux aussi gouvernés par des militaires - mais aussi de pays comme l'Iran ou la Russie. Il s'agit d'un "engagement solennel" du président de la transition, "tel qu’exprimé dans son adresse à la Nation du 19 août".
Lors de ce message, le général Tiani avait alors évoqué une transition de trois ans maximum et que sa durée serait fixée par un "dialogue national".
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