Coup d'État au Niger : quelle est la position d'Emmanuel Macron ?

Deux semaines après le coup d'État contre le président Bazoum, le sort du Niger est toujours en suspens. La Cedeao a ordonné, dans la soirée du jeudi 10 août, le déploiement de sa force en attente, un pas de plus vers une éventuelle intervention armée pour déloger du pouvoir les putschistes. Si les États-Unis sont favorables à une résolution pacifique du conflit, la France pousse pour une opération militaire. 

Selon nos informations, le soutien à cette idée d'intervention est total. Actuellement en vacances au fort de Brégançon, Emmanuel Macron a organisé, dans la soirée, un point avec plusieurs ministres et l'ambassadeur français à Niamey. 

La position est claire, toute demande d'appui militaire à la France sera étudiée. Aucune demande n'a encore été reçue. Le président de la République discute également avec les Américains, plus réservés sur une telle opération.

Pourquoi la position d'Emmanuel Macron est délicate ?

Dans cette affaire, la posture du chef de l'État est assez complexe. Le président de la République s'affiche en pointe contre les putschistes. Après un conseil de défense, la France a même accueilli le Premier ministre du Niger, réfugié à Paris. 

Selon un conseiller diplomatique, un excès d'interventionnisme serait particulièrement mal vu. Dans ce conflit, les putschistes dénoncent ce qu'ils appellent "l'ingérence française". Un appui à une intervention armée, décidée par les pays du Sahel, peut être une bonne porte de sortie, selon ce même conseiller. Les accusations d'ingérence française dans les affaires du pays s'éloigneraient ainsi.