Ne jetez plus vos valises, François Vogel les recycle dans son atelier de la Verrie
REPORTAGE - Dans son atelier de la Verrie, en Vendée, François Vogel recycle les valises cassées et revend les pièces détachées sur son site Internet.

Partons à la découverte de la Verrie, au nord-est de la Vendée, tout près du Maine-et-Loire dans l’atelier de François Vogel. C'est un atelier unique en France qui recycle des tonnes de bagages pour permettre à chacun d’entre nous de réparer un jour sa valise, de ne pas en acheter d'autre et donc de moins polluer la planète.
François Vogel est devenu "le ferrailleur des valises" tout simplement en voulant retaper une valise, usée par le temps, qu’il a fait ce constat : "Elles ne sont pas faites pour être réparées. Il est impossible d’acquérir des pièces détachées en les achetant. Pour deux raisons, une raison économique, c’est que ça coûte beaucoup moins cher de mettre des rivets que de mettre des vis, et puis d’un autre côté ces entreprises ne vivent que parce qu’elles vendent des valises, donc il ne faut pas que les valises durent trop longtemps."
Alors le touche à tout numérique et écolo, ancien chargé de maintenance des services bagages de l’aéroport de Roissy, a lancé il y a dix ans le site Internet jereparemonbagage.com, où il propose des pièces de valises qu’il récupère lui-même, à coup de disqueuse, sur des invendus ou des bagages défectueux fournis par les fabricants et les distributeurs.
"Tous les mois on récupère entre deux et trois tonnes de valises et le fait de les démonter et séparer les matières va rendre la valise entièrement recyclable… Donc là j’ai tronçonné le rivet pour pouvoir libérer la roue. Le plastique va être mis au plastique, le rivet va être mis avec les métaux, c’est-à-dire que même les pièces que l’on désassemble seront entièrement recyclées", explique-t-il.
Des roues aux poignées, tout est recyclé
Et d'ajouter : "On va classer les roues, les poignées télescopiques, on va même classer les pieds, ces petits embouts en plastique qui permettent de poser les valises par terre. On va garder les housses intérieures pour les clients qui souhaitent remplacer l’intérieur de leur valise parce qu’il y a une bouteille de parfum de vin, je ne sais quoi, qui a cassé dedans. Enfin, on garde tout."
Pour le client à la recherche d’une pièce de rechange, cela revient en moyenne à 15-20 euros frais de port compris. "Qu’est-ce qui me fait avancer dans ce sens-là, il y a une notion de réparabilité, de durabilité, je trouve que ce cercle est hyper vertueux, parce qu’on va éviter justement des déchets ultimes et on va redonner une seconde vie à une valise qui était destinée à être enfouie."
Évitez à tout prix d'envoyer une vieille valise en déchetterie
François Vogel invite aussi les particuliers à ne plus jeter leurs valises : "Quelle que soit la valise, si vous l’emmenez dans une déchetterie, malheureusement aujourd’hui aucune déchetterie n’est capable de recycler votre bagage, elle va se désagréger, ça va polluer le sol, ça va polluer nos rivières, on va retrouver tous ces débris minuscules dans l’océan. Ce n'est pas possible ! Alors par pitié, si vous voulez vous débarrasser de votre valise parce que vous voulez en acheter une autre, confiez-nous votre valise. Vous allez sur le site, il y a une page 'je recycle', c’est gratuit. On paie les frais de port. Vous allez nous faire plaisir, vous allez vous faire plaisir et vous allez également faire plaisir à des particuliers qui vont pouvoir grâce à vos valises, réparer leurs valises."
"Je répare mon bagage" tourne entre 900 et 1.100 valises réparées tous les mois et a déjà recyclé près de 350 tonnes de bagages en dix ans.
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