École obligatoire à 3 ans : "Il faut laisser le choix aux parents", s'oppose un pédopsychiatre
INVITÉ RTL - Selon Benard Golse, pédopsychiatre à l'hôpital Necker, l'obligation de scolarité dès trois ans souhaitée par le gouvernement porte atteinte à la liberté de choix des parents français.

Lundi 15 octobre, le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer présente au conseil supérieur de l'Éducation le texte de la loi pour "une école de la confiance".
Point phare de ce projet : la scolarisation obligatoire dès l'âge de trois ans, contre six ans auparavant. Cette mesure ne devrait concerner que 20.000 élèves, puisque près de 98% des enfants de trois ans sont déjà scolarisés en France.
Mais d'un point de vue médical, un enfant de cet âge est-il parfaitement prêt à apprendre et à aller à l'école ? "Vers deux ans et demi à trois ans, les premières acquisitions - marcher, dire "je" ou "oui" - sont terminées, les enfants peuvent sans doute aller à l'école", affirme Bernard Golse, chef du service de pédopsychiatrie de l'hôpital Necker (Paris).
Pour autant, le pédopsychiatre se dit "fondamentalement défavorable" à l'obligation de scolarité à partir de trois ans. Dénonçant une "manie de légiférer", il estime que cette mesure va à l'encontre des objectifs de l'école maternelle : permettre à l'enfant d'"apprendre à aimer" l'apprentissage et développer sa personnalité à son propre rythme.
"Il ne faut pas supprimer le plaisir"
"On sait que les apprentissages et les acquisitions sont d'autant plus stables et harmonieuses qu'elles viennent en leur temps", rappelle Bernard Golse. Selon lui, il ne faut donc pas "supprimer le plaisir" ni céder au "culte de la rapidité" en obligeant les enfants à entrer trop tôt dans les apprentissages.
Bernard Golse estime en outre que l'école obligatoire dès trois ans porte atteinte à la liberté des parents. Selon lui, il est nécessaire de laisser ces derniers choisir à quel âge leur enfant entrera en maternelle. "Ceux qui ne mettent pas leurs enfants en maternelle les connaissent bien et on probablement de bonnes raisons de ne pas le faire", explique-t-il.