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2 min de lecture
Un dictionnaire (illustration)
Crédit : Pisit Heng / Unsplash
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Les termes ne sont pas nouveaux, et pourtant leur taux de recherche a bondi cette année. Dans le top 10, on retrouve le mot "masculinisme" dont la courbe d’intérêt a littéralement explosé. Il a enregistre une hausse de 800 % sur un an, selon Le Robert. Ce courant hétérogène, promu par plusieurs influenceurs très suivis, prône un retour à des valeurs traditionnelles et s’oppose frontalement aux mouvements féministes.
"Il était très peu consulté en 2023. Il a commencé à monter en 2024, avant d'exploser en 2025", analyse Géraldine Moinard, lexicographe et directrice de la rédaction des dictionnaires Le Robert, au micro de RTL.
Son irruption dans le débat public a été ravivée au printemps par la série Netflix Adolescence, centrée sur un jeune de 13 ans nourri à l’idéologie masculiniste et accusé du meurtre d’une camarade de classe, mais aussi par des figures influentes sur les réseaux sociaux comme l'influenceur Alex Hitchens, aujourd'hui banni de TikTok.
"L'actualité met en lumière certains mots qui ne sont pas forcément du langage courant", remarque Géraldine Moinard.
Autre phénomène : la trajectoire inattendue du mot “conclave”, qui “a connu une année exceptionnelle”, note Le Robert. Deux événements l’expliquent.
D’abord, le “conclave” organisé en début d’année autour de la réforme des retraites en France. Puis l’événement qui a marqué le monde catholique : la mort du pape François le 21 avril, suivie du conclave romain pour désigner son successeur. De quoi faire grimper les recherches dans plusieurs pays francophones.
D’autres termes ont connu une forte hausse de consultation, à l’image de “wesh”, expression multi-usage, issue du dialecte algérien, tantôt salut, tantôt interjection, entrée depuis longtemps dans le langage courant. "Wesh est un mot qui est extrêmement consulté tous les ans", souligne Géraldine Moinard. "On ne sait pas exactement ce qu'il veut dire. Au départ, il servait plus à saluer. Aujourd'hui, il est synonyme d'admiration, de dépit… Les gens vont également tout simplement vérifier s'il est dans le dictionnaire", analyse la lexicographe.
Côté politique et géopolitique, des mots comme “entrisme”, “séditieux”, “submersion” ou “vassal” ont été très recherchés, reflétant les débats autour des mouvements radicaux, des crispations internationales ou encore des discours sur l’immigration.
Plus surprenant : la remontée fulgurante de “gougnafier”, terme considéré comme désuet, propulsé sous les projecteurs en juin après qu’un haut responsable sénégalais l’a employé pour critiquer le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, déclenchant une polémique.
Avec plus de 50 millions de pages vues cette année sur son Dico en ligne, Le Robert constate une nouvelle fois combien le vocabulaire recherché reflète l’air du temps. Des chiffres "rassurants" à l'ère de l'intelligence artificielle. "En même temps, on a toujours besoin de connaître le sens des mots", conclut Géraldine Moinard.
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