Des coups de feu ont été tirés en l'air, en pleine rue, à côté d'habitants tétanisés. Cinq jours après la démonstration de force d'un commando armé de Kalachnikov dans le quartier de la Busserine, les tensions sont palpables à Marseille.
Si le pire a été évité, ce n'est pas toujours le cas dans la cité phocéenne. Lors des trois dernières années, plusieurs personnes ont été touchées par hasard ou par erreur, lors de fusillades. Des victimes collatérales qui n'entrent dans aucune statistique, et qui, lorsqu'elles survivent, peinent à reprendre une vie normale.
Nana, une collégienne de 15 ans, a été touchée par une balle de kalachnikov en juin 2016 alors qu'elle se trouvait au pied de son immeuble. Mais à une centaine de mètres de là, une fusillade éclate. "On voyait un homme de loin, il a commencé à tirer n'importe où. Je voulais partir dans mon bloc mais le temps que je me lève, il m'a eue, et je suis tombée sur ma sœur", explique l'adolescente qui a reçu une balle dans la hanche.
Des blessures physiques mais aussi psychologiques. Sommeil difficile, railleries des camarades du collège, angoisse, peur de sortir... La majorité des victimes collatérales ne sont pas épargnées après les faits.
Et la question du relogement se pose rapidement. Le problème, c'est que ces familles sont souvent logées en HLM et sont tributaires de leur bailleur social pour changer d'appartement. C'est ce qui est arrivé à Nana, qui ne voulait plus vivre dans ce quartier. Elle a alors vécu 18 mois chez son frère, séparé de sa famille : "Je sais qu'un jour où l'autre, cela va re-arriver et ça ne me donne pas envie de revenir chez moi".
Le cas de cette collégienne est loin d'être un cas isolé. Malgré tout, il est quasiment impossible de savoir exactement combien de personnes ont été touchées par erreur lors de fusillade. Car, contrairement aux médiatiques règlements de comptes, la police et la justice marseillaise ne comptabilisent pas les victimes collatérales. Elles existent mais ne sont dans aucune case statistique.
Certaines associations et collectifs réclament dès lors une véritable prise en compte. C'est le cas de Haouria Hadj-Chik, membre de "Trop jeune pour mourir". "Il faut au moins réduire l'apport d'armes sur ces territoires ou la possibilité de pouvoir s'en fournir et il faut investir, car investir dans la scolarité d'un enfant, c'est investir dans sa réussite. C'est lui donner de l'espoir".
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