Après l'effondrement de deux immeubles à Marseille, qui a fait 8 morts, le maire de la ville, Jean-Claude Gaudin (Les Républicains), fait son mea culpa. "On n'en a pas fait assez" pour éradiquer l'habitat insalubre, a-t-il admis ce lundi 12 novembre.
"On n'en a pas assez fait parce que c'est compliqué, parce qu'on ne nous laisse pas manœuvrer, et donc il est clair que l'insalubrité existe encore", a développé l'élu lors d'une conférence de presse à l'Hôtel de ville. "Il faut qu'on s'attache à faire des efforts sérieux de ce côté-là", a-t-il ajouté.
Le service communal d'hygiène et de santé (SCHS) de la ville de Marseille a été pointé du doigt par l'Agence régionale de santé. Dans une note confidentielle antérieure à l'effondrement des deux immeubles dévoilée par Le Monde, l'agence sanitaire dénonçait déjà un personnel mal formé, des situations d'insalubrité mal évaluées, et des procédures peu suivies. Jean-Claude Gaudin, interrogé sur cette note, a assuré que la mairie allait "renforcer ce service-là".
S'il a écarté la possibilité d'une démission, le maire a toutefois admis préférer ne pas se rendre à la marche blanche en hommage aux 8 victimes, qui avait lieu samedi 10 novembre. "Ma présence peut-être aurait pu provoquer des tensions", a-t-il expliqué.
Et pour cause. La marche, qui rassemblait 8.000 manifestants selon la police, et qualifiée de "marée humaine" par les organisateurs, a concentré les critiques à l'égard de l'élu, aux manettes de la ville depuis 23 ans. Ils ont exprimé leur "colère noire" à leur arrivée sous les fenêtres de l'Hôtel de ville, aux cris de "Gaudin assassin ! Gaudin en prison ! Gaudin démission !"
Tonio, 39 ans, est venu rendre hommage aux victimes. Il évoque ses "nuits sans sommeil" depuis la catastrophe. "J'ai peur, il y a un mois, j'habitais encore dans un immeuble qui a été évacué hier, par précaution [...]. C'est pas normal de vivre ça, c'est une insulte aux pauvres". Comme un symbole de ces critiques, lors de la marche, le balcon d'un immeuble s'est partiellement effondré à quelques mètres du cortège, faisant 3 blessés légers.
Dans la manifestation, un habitant de la rue d'Aubagne lance au micro : "Ce n'est pas une catastrophe naturelle mais une catastrophe politique !" Plusieurs élus, dont le député LFI des Bouches-du-Rhône Jean-Luc Mélenchon, ou encore les députés REM Saïd Ahamada et Alexandra Louis, ont défilé discrètement, sans écharpe tricolore.
"C'est terrible ce qui arrive, il va finir comme Henri Tasso (ancien maire de Marseille, NDLR), qui avait été révoqué après l'incendie des Nouvelles galeries", prédit un élu local des Républicains. En 1938, après la mort de 73 personnes sur la Canebière, Marseille avait alors été placée sous tutelle de l'État. "Que laisse Gaudin derrière lui?", poursuit cet élu. "Une ville sale, à l'abandon. C'est une incompétence complète qu'il a réussi à cacher grâce à sa personnalité exceptionnelle. C'est très mauvais pour notre famille politique".
À Marseille, selon un rapport datant de 2015, 40.000 logements sont indignes et menacent la sécurité de près de 100.000 habitants. Une enquête a été ouverte et confiée à la police judiciaire pour déterminer les circonstances exactes de la catastrophe et d'éventuelles responsabilités.
En outre, la mairie et Jean-Claude Gaudin sont au cœur d'une vaste enquête de parquet national financier autour du temps de travail des employés municipaux. En juillet dernier, le maire a même été entendu pendant 7 heures par les enquêteurs.
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