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Au siège de la DGSE à Paris
Crédit : AFP / Martin Bureau
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L'expression est désormais rituelle : "Jamais la menace terroriste n'a été aussi élevée". Cinq attentats ont été évités en France depuis le début de l'année, disait Manuel Valls au mois de juillet. Le curseur du plan Vigipirate est au niveau maximal. Nous vivons tout cela au quotidien. Mais derrière il y a une guerre qu'on ne voit pas. Une guerre de l'ombre. Sur notre sol mais aussi en Syrie, Irak, Libye... Renseignement, analyse des menaces, opérations secrètes : c'est le travail de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE).
Direction la "Piscine" (le surnom du siège de la DGSE), boulevard Mortier à Paris. Nous voici au cœur de l'espionnage français. Le site est ultra sécurisé. Au fond d'un jardin, le bureau du directeur, Bernard Bajolet. Tout près la salle de crise, un vaste écran. Dessous sont affichées les heures des bureaux de la DGSE à l'étranger. On suit ici en direct les opérations les plus sensibles. Un décor à la James Bond, même si les profils des nouveaux arrivants sont loin de cette image.
"On ne cherche pas des surhommes", prévient Vincent Nibourel, directeur des ressources humaines. "Nous sommes des gens normaux et ordinaires, qui faisons un métier hors norme et somme toute extraordinaire. Nous demandons à nos jeunes recrues d'être aussi à l'aise dans des villes civilisées que dans le Sahel ou les vallées de l'Afghanistan : ils doivent mettre les mains dans le cambouis autant que des gants blancs", explique-t-il. Il ajoute : "On fait sans doute un métier de voyou, mais il faut le faire comme des gentlemen".
"Voyous et gentlemen", c'est presque le titre d'un film. Pour ce job, les candidats ne manquent pas : plus de 100 CV par jour. Un CV retenu sur trois. Jamais la DGSE n'a connu un tel attrait. Une explication : c'est l'effet direct des attentats de janvier contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher.
Après chaque regain de tension - le Thalys récemment -, la DGSE croule sous les candidatures. Les attentats ont modifié les mentalités, reconnait Eric, agent au contre-terrorisme dans le monde arabe. "J'ai eu l'occasion de travailler sur le dossier Charlie Hebdo. On a vraiment le sentiment d'être important et d'être au bon endroit, d'avoir la capacité d'être actif dans une situation assez difficile pour le pays. C'est un moment très fort de ma carrière", raconte-t-il.
Il y a donc aussi une génération Charlie chez nos espions ! Nouvelles mentalités, mais méthodes identiques. Celles-ci vont du renseignement pur (l'analyse) jusqu'aux actions clandestines à l'étranger. Dans les deux cas, la DGSE fabrique des caméléons.
C'est le cas de Marie, la trentaine, école de commerce, six ans dans une agence de pub. Elle dirige une équipe spécialisée dans les interceptions des messages de la nébuleuse islamiste. "Il y a plusieurs peaux finalement. On apprend juste à ne pas trop parler de ce qu'on fait au quotidien. On essaie d'être juste plus vague", dit-elle.
Caméléon aussi Amaury, sorti d'une école d'ingénieurs : "Notre but est d'avoir un mélange entre une vie normale et un travail assez exceptionnel. On apprend à faire des choses qui vont apporter un résultat pour améliorer la sécurité des français sans pour autant être des héros", lance-t-il. 6.100 personnes travaillent à la DGSE. La menace ne baissera pas. Elles seront 6.900 dans cinq ans.
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