Sujet du jour. Le 12 mai, Lindsay, une collégienne de 13 ans, s'est suicidée à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), après avoir été victime de harcèlement scolaire, notamment sur les réseaux sociaux. Sa famille avait pourtant alerté à plusieurs reprises sur le cauchemar qu'elle vivait. La jeune fille avait même écrit une lettre avant son suicide à la direction de son collège. En vain. Sur RTL, sa mère, dit se sentir "démunie" après sa rencontre avec le ministre de l'Éducation nationale Pap Ndiaye.
Pour les parents et les enfants qui sont confrontés à cette situation, il manque souvent des relais, car les situations de harcèlement sont souvent "minimisées", donnant lieu à des dénouements dramatiques. En 2013, c'est une autre jeune fille qui se donnait la mort, pour les mêmes raisons. Sa maman, Nora Fraisse, qui a créé une association pour lutter contre le harcèlement, a récemment confié sur RTL, qu'elle constatait chaque année une augmentation des signalements.
Malgré le programme pHARe, qui s'appuie sur le personnel éducatif et vise à reconnaître les situations de harcèlement, les témoignages s'enchaînent. Sur RTL, le petit Maël, 10 ans, a raconté son calvaire quotidien. Le petit garçon avait arrêté d’aller en cours parce que les parents de son agresseur ne voulaient pas que ce dernier change d’école. Depuis, le ministre de l’Éducation dit vouloir faciliter le changement d’établissement pour les harceleurs et plus les victimes.
Pourquoi est-on impuissant face au harcèlement ? Quelles sont les mesures aujourd'hui ? Comment prévenir ? Pourquoi les actes de harcèlement sont de plus en nombreux à l'école ?
Analyse. "Le harcèlement s'est amplifié fortement avec la puissance du numérique, en particulier avec les réseaux sociaux, les petits et les plus jeunes sont les plus touchés" (...) "Cette illusion dans laquelle on s'entretient à dire que les chamailleries de l'école serait une 'socialisation', de minimiser les choses, est probablement la chose la plus dangereuse aujourd'hui, car cela peut s'enrayer très vite. Il est nécessaire de réagir tôt et de prendre très vite les choses au sérieux", estime Jean-Pierre Bellon, professeur de philosophie qui s'est engagé dans la lutte contre le harcèlement depuis 2010.
"Le programme pHARe a été mis en place dans certaines académies en 2020 et s'étend progressivement à tous les établissements, d'abord dans les écoles, les collèges, puis dans les lycées. Les établissements signent une charte de deux ans, dans laquelle ils s'engagent à nommer cinq référents du personnel éducatif, formés à reconnaître des situations de harcèlement scolaire", explique Nerissa Hemani, journaliste à RTL.