L'avertissement de la préfecture de police est catégorique : si les syndicats maintiennent leur défilé prévu jeudi 23 juin à Paris leur manifestation sera interdite. Pour limiter les débordements, les pouvoirs publics réclament en effet des organisateurs qu'ils mettent en place un "rassemblement statique" plutôt qu'un cortège dans les rues de Paris. Une décision que les policiers approuvent et préconisent. "D'un point de vue purement technique, c'est beaucoup plus simple à gérer pour nous", affirme Patrice Ribeiro, secrétaire général du syndicat de police Synergie Officiers, au micro de RTL.
Avec un rassemblement immobile, les policiers considèrent que les fauteurs de trouble auront bien moins de possibilités pour agir. "Les casseurs se déplacent dans ce qu'on appelle des nébuleuses. Dès qu'il y a une dynamique, les casseurs le long du cortège s'en prennent aux forces de l'ordre, aux commerces, aux banques. Puis ils se réintègrent dans le cortège, où c'est beaucoup plus difficile d'intervenir puisqu'il y a des manifestants normaux et que l'action de la police n'est pas de créer plus de troubles", argumente le syndicaliste.
Les syndicats assurent pourtant le contraire. Eric Beynel, porte-parole de Solidaires, estime notamment qu'un rassemblent statique présente plus de risques car les manifestants seront encerclés par les forces de l'ordre. Mais Patrice Ribeiro mise sur "le dialogue" et la "bonne volonté de part et d'autre" pour que "tout se passe bien".
Reste que les policiers, mobilisés sur tout les fronts depuis le début de l'Euro, s'interrogent sur l'efficacité des ordres donnés par leur hiérarchie dans ces manifestations émaillées la violence. "Jamais nous n'aurions dû laisser dégénérer des manifestations comme cela. C'est du jamais vu. [...] On aurait pu faire des arrestations préventives dans le cadre de l'état d'urgence, mais aussi ne pas avoir d'atermoiements de la part de la hiérarchie. Jeudi dernier (le 14 juin), nos collègues ont attendu plusieurs heures avant d'avoir des ordres fermes", estime le représentant de Synergie Officiers. "Si ces manifestations avaient été gérées de manière conventionnelle depuis le début, comme nous savons le faire, on n'en serait pas à ces extrémités là", ajoute Patrice Ribeiro.
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