Ça y est, c'est officiel, la vitesse sur les routes secondaires françaises a été abaissée ce dimanche 1er juillet à 80 km/h au lieu de 90 km/h jusqu'ici. Pour le gouvernement, l'objectif est d'inverser la courbe des morts sur la route, repartie à la hausse depuis 2013.
Cette nouvelle mesure n'est pas définitive : elle sera testée pendant deux ans sur les routes françaises. "Si ça ne marche pas, on ne continuera pas", avait expliqué Emmanuel Macron le 12 avril dernier.
La réglementation ne plaît cependant pas pas à tout le monde. Selon un récent sondage BVA, trois quarts des Français se disaient défavorables à l'abaissement à 80 km/h. La mesure ne fait pas non plus l'unanimité au sein du gouvernement : le 17 mai, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb avait refusé de la défendre publiquement, faisant valoir un "joker".
Enfin, sur le terrain, de nombreux élus locaux se sont élevés contre cette baisse généralisée, demandant de pouvoir décider localement des routes auxquelles s'appliquerait cette réglementation.
De son côté, le Premier ministre Édouard Philippe reste inflexible. "Il faut parfois choisir entre des mauvaises décisions qui rendent populaire et des décisions bonnes qui rendent impopulaire", a-t-il tranché le 18 mai.
Une fois signé, le décret s'appliquera aux routes secondaires, c'est-à-dire aux voies à double-sens sans séparateur central (terre-plein, barrière), par opposition aux "routes principales", prioritaires par défaut.
Au total, plus de 400.000 km de routes secondaires seront concernés par l'abaissement de la vitesse maximale à 80 km/h. Ces routes sont ciblées les accidents y sont nombreux : elles concentrent 55% des accidents mortels de la route.
Qui dit changement de limites de vitesse dit forcément... changement de panneaux de signalisation. 20.000 nouveaux panneaux doivent être installés sur le bord des routes françaises pour remplacer les anciens. La facture, estimée entre 6 et 12 millions d'euros, sera prise en charge par l'État.
Mais face aux débats que suscite la mesure au sein-même du gouvernement, de nombreux élus locaux hésitent à commander de nouveaux panneaux aux entreprises spécialisées dans les panneaux de signalisation. Selon Aly Adham, président du syndicat des équipements de la route (SER), certains d'entre eux demandent s'il serait possible d'effacer le "9" des panneaux actuels pour le remplacer par un "8".
Cette option est inenvisageable selon le SER, car les panneaux doivent être doublement certifiés pour être conformes à la légalité. Si les nouveaux panneaux ne sont pas disponibles le 1er juillet, les élus locaux pourront dans un premier temps cacher les anciens panneaux.
Que les nouveaux panneaux aient déjà été installés ou non, il faudra faire preuve
de vigilance : le gouvernement a affirmé qu'il n'y aurait aucune
période de tolérance à partir du 1er juillet. Les radars devraient être recalibrés en temps et en heure pour correspondre à la nouvelle réglementation.
Selon une simulation du magasine Auto Plus, la mesure d'abaissement des limitations de vitesse pourrait rapporter 335 millions d'euros par an grâce à des flash plus fréquents. Un chiffre cependant contesté par la Sécurité Routière.
À quoi cet argent servira-t-il ? Emmanuel Macron s'est engagé à ce que l'argent perçu des PV sur ces axes soit reversé à des hôpitaux qui prennent en charge des victimes de la route. C'est aussi dans les recettes des radars que l'État piochera pour financer l'installation de nouveaux panneaux.
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