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2 min de lecture
Un chien triste (Illustration).
Crédit : OLI SCARFF / AFP
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Une équipe de chercheurs autrichiens s’est penchée sur un comportement que beaucoup de propriétaires connaissent : le chien qui ne lâche jamais sa balle, qui est infatigable au lancer de balles. On les surnomme en anglais les "ball junkies".
Ils ont voulu voir si l’on retrouve dans ce comportement les mêmes ressorts que l’addiction aux jeux vidéo ou aux jeux d’argent chez l’homme. Par addiction, on entend une forme d’angoisse, de détresse en l’absence de cette activité et une véritable interférence avec la vie quotidienne. Les chercheurs ont donc enrôlés 105 chiens, un casting de chiens initialement joueurs.
Chez un tiers des chiens, les chercheurs ont observé des comportements étonnamment proches de ce qu’on appelle, chez nous les addictions comportementales.
Certains chiens manifestaient une fixation totale sur le jouet : plus rien n’existait autour d’eux. D’autres montraient une vraie frustration, presque un manque, quand on leur soustrayait leur jouet (une balle, un doudou, un Frisbee). L’objet posé sur une étagère, ils sautaient, pleuraient, aboyaient.
Et puis il y avait ceux qui n’arrivaient plus à s’arrêter d’être en activité avec leur jouet, même au bout d’un long moment, même épuisés, même quand le maître tentait de proposer autre chose, et même quand cette autre chose était une friandise. Autrement dit dans ces cas-là, ce n’est pas uniquement "j’adore jouer", c’est "je ne PEUX PAS faire autre chose que jouer".
Les terriers, les bergers, les chiens sélectionnés pour travailler, chasser, attraper et mordre tout ce qui est en mouvement semblent plus souvent concernés. Pourquoi donc ? C’est logique : le jeu avec un ballon ou un boudin vient stimuler les mêmes circuits que la prédation. Et chez ces chiens-là, ce circuit a été renforcé par des générations de sélection.
Mais l’étude scientifique autrichienne dit aussi une chose essentielle : il ne faut pas stigmatiser telle ou telle race. L’environnement, la façon dont on joue, la fréquence, tout cela compte énormément. Au global, les chercheur estiment qu’il y aurait 3% de chiens dans la population canine "addicts" à leur jouet, ce qui correspondrait d’ailleurs au pourcentage d’humains accros aux jeux d’argent ou aux jeux vidéos.
Pour autant, il ne faut surtout pas en conclure que le jeu est problématique pour les chiens. Le jeu est indispensable pour nos animaux. Pour qu’ils se dépensent, pour les stimuler, les faire réfléchir, les occuper. Mais il faut savoir bien jouer avec son chien. Ne pas avoir un seul type de jeu par exemple et privilégier la diversité : des balles, des jouets en silicone, des peluches. Il faut de la variété car le chien jouera différemment avec chacun. Il ne sera pas sur de la répétition systématique qui pourrait virer à la stéréotypie.
Ensuite stimuler son chien, ce n’est pas uniquement avec un objet : ça peut être grâce à des jeux d’olfaction, des pistes à remonter. Apprendre aussi au chien, comme pour les enfants, à s’ennuyer. Ne le surstimuler pas à chaque sortie en dégainant systématiquement un jouet, laissez-le interagir avec d’autres chiens, offrez-lui des balades à la campagne dans des univers différents. Et lors des sessions de jeu, imposez des pauses. Des moments de récupération au cours desquels le chien doit redescendre.
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