Les chats sont-ils néfastes pour l’environnement ?
Mac Lesggy se penche sur l'impact des chats sur l'environnement. Certains les accusent d'être responsables de l’érosion de la biodiversité en France.
Certains accusent nos chats de contribuer au déclin des populations d’oiseaux en France, et s’attirent en retour les foudres des propriétaires de chats, qui craignent qu’on vienne leur retirer leur animal favori.
Un chat domestique a gardé son comportement de chasseur. Et, quand il en a la possibilité, il va chasser, non pas pour se nourrir, mais tout simplement par instinct, et donc tuer des oiseaux. Alors évidemment, un siamois dans un appartement ne risque pas d’en tuer beaucoup, mais un chat dans une maison péri-urbaine, ou à la campagne, c'est autre chose. On estime qu’en moyenne un chat risque de tuer 5 à 10 oiseaux par an.
Le problème, c'est que la population de chats domestiques a considérablement augmenté ces dernières années. Il y a en aurait en France près de 15 millions auxquels il faut ajouter les chats errants, 8 à 10 millions, et les chats dits "harets", ces anciens chats domestiques retournés à l’état sauvage, dont on ne connait pas le nombre.
On comprend qu’au final, ces trois populations de chats soient responsables de la mort chaque année de millions d’oiseaux en France, les premières victimes étant logiquement les petits oiseaux de nos jardins : moineaux, mésanges, merles, rouge-gorge...
C’est la prolifération des chats qui pose problème. Oui, c’est une des causes de l’érosion de la biodiversité en France, mais il faut tout de suite rajouter que c’est loin d’être la seule. Pour les chercheurs, la première cause, c’est la perte des habitats naturels des espèces sauvages.
Que faire ?
Une note de la Ligue de Protection des Oiseaux est claire sur le sujet. Elle se base sur des travaux menés en Angleterre. Les oiseaux prédatés seraient avant tout des oiseaux non reproducteurs, la reproduction des survivants permettant de compenser en partie le nombre d’oiseaux tués.
La note n’en estime pas moins que "dans des contextes de fortes densités de chats, certaines populations d’animaux sauvages ne sont pas à même de compenser les pertes engendrées par le chat". Et c’est là qu’on voit venir ceux qui veulent réduire le nombre de chats et que les polémiques commencent.
Il n’est en fait pas question de s’attaquer aux possesseurs de chats domestiques. D’autant que les chats jouent auprès de leurs maîtres et maîtresses un rôle social important, et qu’ils participent aussi au contrôle des populations de rongeurs.
En premier lieu, il faut contrôler la prolifération des chats errants et harets. Pour cela, les stériliser est un moyen éthiquement acceptable et très efficace. Partout en France, des mairies organisent des campagnes de stérilisation des chats errants. Il faut saluer ces initiatives et souhaiter qu’elles se développent partout en France.
Pour les chats domestiques, d’abord, la stérilisation volontaire évite de nombreuses portées de chatons. La LPO le rappelle également : il y a des mesures toutes simples pour notre chat, comme lui garantir un accès à une nourriture de qualité, en libre-service pour diminuer ses besoins de prédation, équiper sa maison de jouets et jouer avec lui pour qu’il puisse exercer ses talents de chasseur à domicile, le garder à l’intérieur aux périodes où les jeunes oiseaux sortent des nids. À l’extérieur, une simple clochette sur son collier permet de diminuer de 60% le risque de prédation.
D’une manière générale, plus le maître est présent dans la vie du chat, et plus le chat se détourne de ses comportements de prédation à l’extérieur de la maison. Il y a plein de moyens de limiter l’impact de nos chats sur les oiseaux. Arrêtons d’opposer défenseurs des oiseaux et amis des chats, il y a encore de la place pour tout le monde !
