Qui aurait cru qu'une histoire de kilos en moins ferait autant de bruit ? Lena Dunham, la créatrice de la série désormais culte Girls (dont la dernière saison est diffusée en ce moment sur HBO aux États-Unis et le lendemain sur OCS en France), en a fait les frais.
Vous ne l'avez peut-être pas remarqué, mais depuis quelques jours, la silhouette de l'actrice et activiste pour les droits des femmes a un peu changé. Au gala de Human Rights Campaign à Los Angeles (où Katy Perry a livré un discours de tolérance sur les sexualités) ou lors de l'inauguration du nouveau studio de Tracy Anderson (star du fitness, amie de Lena Dunham) à New York, l'interprète de Hannah dans Girls est apparue affinée.
Une "information" qui semble en avoir perturbé plus d'un. Lena Dunham est, depuis quelques jours maintenant, la cible des critiques. Elle serait, selon des internautes, passée du côté obscure de la force des standards de beauté. Elle aurait trahi ses positions sur le sujet, son engagement auprès des femmes, sa philosophie "body positive". Lena Dunham serait-elle une vendue d'Hollywood, "une hypocrite" comme le disent certains ?
N'entretenons pas le suspens plus longtemps. La réponse est : non. Non, Lena Dunham n'a pas renié tous ses discours engagés sous un seul prétexte : celui que sa masse corporelle a diminué depuis ses premiers pas dans sa série télé. Non Lena Dunham n'a pas laissé tomber sa communauté de fans, celles et ceux qui se reconnaissent en elle et l'admire à la fois pour son travail et son activisme.
Mais voilà, nous sommes en 2017 et la réalisatrice/actrice a quand même dû se fendre d'un long message sur Instagram pour faire taire les critiques : "J'ai l'impression d'avoir été claire ces dernières années : je n'en ai rien de faire de ce que les gens pensent à propos de mon corps. (...) J'ai accepté que ce dernier était un organisme changeant, pas une entité fixe", a-t-elle d'abord écrit avant de souligner être fière de son corps et de ce qu'il représente.
Lena Dunham explique ensuite qu'elle est en train de se battre contre son endométriose. Ses armes contre cette maladie étant "une alimentation saine et de l'exercice". Alors pourquoi devrait-elle s'excuser ? "Mon corps m'appartient", souligne encore Lena Dunham dans ce long message "et ma carte de féministe n'est pas à rendre".
Parce que c'est bien là le problème : en quoi perdre des kilos vous rend moins crédible qu'avant ? En quoi laisser apercevoir sa poitrine lors d'une séance photo fait de vous une "hypocrite" ? Emma Watson mais aussi Ashley Graham (qui a écrit un édito sur ce même sujet dans Lenny la newsletter de Lena Dunham), Beth Ditto, Gigi Hadid, toutes ont été critiquées pour avoir (soit disant) manqué à leurs engagements, cédé aux diktats de beauté, en raison de ce qu'elles avaient décidé de faire de leurs corps : l'exposer ou le modeler.
Et les critiques, malheureusement, viennent de toute part : les trolls et haters, qui cherchent à toute occasion le moindre "faux pas". Mais aussi de leurs fans, qui s'expriment comme s'ils avaient été frappés par un sentiment de trahison. "Je suis tellement déçue par toi", "Tu étais mon modèle", "Je vais trouver une autre femme plus-size parce que tu es une merde !", ont par exemple écrit des (anciens ?) fans d'Ashley Graham. La raison d'un tel affront ? Un cliché d'elle sur Instagram.
En France, le Youtubeur connu sous le nom Joueur du Grenier a lui aussi dû faire face à de nombreuses critiques en raison de sa perte de poids. Un internaute résume d'ailleurs très bien la situation : "Je pense que le [Joueur du Grenier] a compris qu'il est plus important de faire passer sa santé et son cœur AVANT son apparence, nécessaire pour ressembler au consoleux chômeur habitant encore chez ses parents à 30 ans passés (je pense que pas mal se reconnaîtront dans cette description). Si vous pensez le contraire, alors vous avez du souci à vous faire."
Il va falloir se rentrer ça dans le crâne une bonne fois pour toutes : qui sommes-nous pour juger l'apparence d'une personnalité, quelque soit ses engagements pour les droits des femmes, la diversité des corps ou son activité professionnelle ? Réponse : personne.
D'autant plus que les critiques semblent avoir oublié un détail : le tour de taille d'une femme ne la définit pas. En d'autres termes : Lena Dunham et Ashley Graham sont bien plus qu'une actrice qui montre ses bourrelets à la télévision et un mannequin labellisé "plus size" par l'industrie de la mode.
La créatrice de Girls refuse que l'on dise qu'elle s'est fondue dans les exigences d'Hollywood autant que l'on célèbre sa nouvelle silhouette comme "un triomphe", à coup de clichés avant/après soulignant sa métamorphose. Parce que "le mérite n'a rien à voir avec le poids", écrit-elle. Tout est dit, non ?
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