"Le soir, je n'ose pas sortir" : à Clermont-Ferrand, près de 300 habitants manifestent contre le trafic de drogue

Des habitants excédés à Clermont-Ferrand. Environ 300 habitants du quartier de la gare se sont rassemblés, samedi 10 mai, pour dénoncer le trafic de drogue et l'insécurité qui en découle. La manifestation était à l'appel du comité de quartier de la Gare Delille Les Carmes.

L'une des manifestantes, Nicole, habite le quartier de la gare depuis près d'un demi-siècle. À 87 ans et avec sa canne, elle marche difficilement, mais elle tenait absolument à être là. "Hier, ils étaient neufs avec trois chiens, et un chien qui a fait tomber une dame. Ils nous interpellent, ils nous demandent de l'argent, donc ça devient invivable", raconte-t-elle, avant de confier : "J'ai peur le soir, je n'ose pas sortir."

Comme elle, près de 300 personnes se sont réunies pour dénoncer un quotidien de plus en plus difficile avec du trafic de drogue au vu et au su de tous, de jour comme de nuit. Étienne subit cette situation au pied de son immeuble : "La voiture brûlée, les vitres cassées, ce sont des choses qu'on a régulièrement dans la rue." 

"C'est eux qui dirigent"

Une situation inacceptable pour Xavier, pharmacien et à l'origine de cette mobilisation citoyenne : "Forcément, si vous voulez passer à ce moment-là et qu'ils ne sont pas d'accord, parce qu'ils sont en train de dealer, il faut changer de trottoir, changer de rue. Si vous voulez passer la nuit et qu'ils sont en train de se battre, il vaut mieux éviter, sinon vous allez prendre un coup de couteau. C'est eux qui dirigent."

En attendant, peut-être, de nouvelles mesures, la rue piétonne a été rouverte à la circulation depuis décembre dernier et les épiceries de nuit sont désormais fermées dès 22h pour tenter de limiter un peu les nuisances.