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Daniel Defert, militant anti-sida et fondateur de Aides, est mort à 85 ans

Daniel Defert, l'une des figures majeures de la lutte contre le sida en France, et créateur de l'association Aides, est décédé ce mardi 7 février, à Paris, à l'âge de 85 ans.

Daniel Defert, fondateur de Aides (illustration)
Daniel Defert, fondateur de Aides (illustration)
Crédit : Capture YouTube Espace Mendès France
Robinson Hollanders & AFP

Le sociologue et militant contre le sida Daniel Defert, fondateur de l'association Aides, et qui fut le compagnon du philosophe Michel Foucault pendant plus de 20 ans, est décédé mardi 7 février à l'âge de 85 ans, a annoncé l'association qu'il avait fondée et présidée jusqu'en 1991.
Daniel Defert a contribué à "briser la chape de plomb entourant le VIH/sida", et à combattre les "stigmatisations", a indiqué Aides en lui rendant hommage dans un communiqué publié sur Twitter. Il laisse derrière lui "le souvenir indélébile d'une vie militante". "Nous qui sommes concernés par le virus, nous qui sommes les invisibles, les minorisés, les exclus, ceux que Daniel s'est toujours attaché à rendre visibles, nous poursuivrons sa lutte, notre lutte", a ajouté l'association. 

"Sans lui, on n'en serait pas là aujourd'hui", a également souligné Aurélien Beaucamp, vice-président de Aides, qui en fut le président de 2015 à 2021. L'universitaire a "remis le patient au centre" de la lutte contre le sida, selon lui. Il avait créé Aides "à une époque où on n'avait ni tests, ni traitement et où les malades étaient victimes d'un ostracisme très fort". 

Il créé Aides après la mort de son compagnon, Michel Foucault

Agrégé de philosophie et militant de la "gauche prolétarienne clandestine", Daniel Defert avait fondé Aides quelques mois après le décès de son célèbre compagnon Michel Foucault, en juin 1984, à l'âge de 57 ans. "Nous avions milité ensemble et c'était un peu mon travail de deuil de continuer un travail militant", expliquait-il en 2000.

Avec Foucault, il avait également participé en 1971 à la création de l'éphémère Groupe d'information sur les prisons (GIP), qui ambitionnait de donner la parole aux détenus et de porter une réflexion sur le sens de l'incarcération.

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