En Nouvelle-Zélande, l'élection de l'oiseau de l'année porte fréquemment avec elle son lot de controverse. L'édition 2023, qui promettait de désigner l'oiseau du siècle pour marquer le 100e anniversaire de l'organisation Forest and Bird, n'a pas échappé à la règle. Après une campagne massive à travers le monde entier, le pūteketeke , ou grèbe huppé d'Australie, a finalement été désigné "Oiseau du siècle" après avoir largement dominé le concours.
Le plumage chatoyant du pūteketeke, oiseau aquatique d'environ 50 cm de long, ou sa danse nuptiale tout à fait étonnante, lui ont ainsi permis de devancer le kiwi, oiseau national de la Nouvelle-Zélande qui ne peut pas voler et le kéa, un perroquet de montagne. Comme l'explique CNN, le concours, pris très au sérieux chaque année, a été marqué par l'intervention du comédien britannique John Oliver, présentateur de l'émission Last Week Tonight sur HBO.
Particulièrement touché par la grâce atypique et les comportements étranges du pūteketeke, John Oliver a fait de l'élection de l'oiseau du siècle un enjeu personnel. Outre la mobilisation des nombreux amateurs de son émission à travers le monde, le comédien a lancé des campagnes d'affichages publicitaires aux quatre coins de la planète, en Inde, au Japon, en Nouvelle-Zélande, au Brésil (via un message tracté dans le ciel par un avion) et même à Paris, en français.
Affublé d'un costume aux couleurs de l'oiseau, John Oliver est également intervenu dans le Tonight Show de Jimmy Fallon pour plaider sa cause. "C'est un oiseau bizarre, qui vomit, avec un mulet plein de couleur", s'est-il réjoui, en référence au fait que l'animal a pour habitude d'avaler ses propres plumes pour se faire vomir et ainsi expulser certains parasites.
Face à un nombre de votants extrêmement élevé, l'organisation n'a pas été en mesure de publier les résultats en temps et en heure. Verdict sans appel : le grèbe huppé d'Australie l'emporte avec près de 300.000 voix contre 12.904 pour le kiwi. "Nous ne sommes pas surpris que les caractéristiques si charmantes de cet oiseau aient attiré l'œil d'un amateur d'ornithologie avec beaucoup d'influence", réagissent les organisateurs du concours.
Forest and Bird rappelle également que ce concours annuel est motivé par la préservation d'espèces en danger et que le nombre de spécimens de pūteketeke "ne cesse de diminuer". "C'est une bonne chose de pouvoir compter sur cet oiseau devenu très populaire pour représenter tous les oiseaux de Nouvelle-Zélande afin de montrer que même les espèces en danger peuvent rebondir si on les accompagne", ajoute l'organisation.
Mais en Nouvelle-Zélande, l'intervention extérieure a du mal à passer, particulièrement chez les défenseurs du kiwi. Cet oiseau, emblématique du pays au point de devenir emblème national, aurait incarné à merveille le combat local pour la préservation de la nature. Mais aucune règle n'a été enfreinte selon Forest and Bird.
Le concours n'en est d'ailleurs pas à sa première controverse. En 2018, beaucoup avaient dénoncé une tentative de manipulation du concours par des Australiens en faveur du cormoran. L'année suivante, l'élection du manchot antipode, ou hoiho, avait été marquée par des accusations d'ingérence russe, tandis qu'en 2021, l'élection d'une espèce de chauve-souris avait créé la polémique. L'an dernier, l'exclusion d'office du kakapo a suscité la colère d'ornithologues amateurs, furieux de le voir ainsi écarté alors qu'il est en voie d'extinction sous prétexte qu'il avait déjà remporté les éditions 2008 et 2020.
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