PSA annonce plus de 2 milliards d’euros de bénéfices pour l’année 2016, après plus de 3 milliards pour Renault, annoncés la semaine dernière. Nos deux champions nationaux sont à peu près à égalité. Ils ont vendu environ 3 millions de véhicules. En réalité, si l’on considère non seulement Renault, mais toutes les marques qui lui sont associées - en particulier Nissan -, on arrive à près de 10 millions de véhicules vendus l’année dernière par le groupe Renault-Nissan, ce qui le met en position de numéro trois ou quatre mondial, quasiment ex-aequo avec les trois premiers, Volkswagen, Toyota et General Motors.
Cette renaissance s'explique d'abord par le retournement du marché. En France, nous avons refranchi la barre des deux millions de véhicules achetés en 2016, pour la première fois depuis 2011, avec une croissance de plus de 5%. Les deux industriels français ont vendu plus d’une voiture sur deux achetée dans l’Hexagone.
En Europe, le marché a progressé de 6% ; et dans le monde, de près de 5% aussi, avec 91 millions de voitures vendues, dont le tiers en Chine. Voilà pour la conjoncture, qui a été bien meilleure. Mais il y a aussi un renouvellement spectaculaire des gammes des deux Français, et de gigantesques efforts pour améliorer la rentabilité.
Le retournement est encore plus spectaculaire chez PSA Peugeot-Citroën. Le groupe était quasi-mort il y a quatre ans seulement. Il a été sauvé par une violente cure. Il a fallu fermer une usine - celle d’Aulnay-sous-bois, en région parisienne -, rationaliser la production, investir en Chine, et faire arriver au capital de l’entreprise, aux côtés de la famille Peugeot, non seulement l’État français, mais un groupe chinois, Dongfeng.
Renault avait connu aussi sa crise existentielle, dans les années 1980, où elle avait failli être englouti sous les pertes. Ces deux entreprises donnent une occasion de faire un cocorico. Et ces occasions sont malheureusement rares dans l'industrie : dans l'automobile, les Français sont de retour.
Reste que tous les constructeurs sont en forme en ce moment. Mais les les nôtres sont à l'offensive. Renault-Nissan a racheté tout récemment le japonais Mitsubishi. Carlos Ghosn annonce d'ailleurs qu'il va se concentrer sur le redressement de Mitsubishi. Quant à PSA, il devrait annoncer dans les jours qui viennent le rachat de l'Allemand Opel. Cela n'est pas si fréquent qu'un français rachète un étranger, et surtout un Allemand. Après l'opération, le nouveau groupe PSA serait à plus de 4 millions de véhicules produits par an.
Il y a dans cette opération des économies potentielles importantes pour le Français. Comme 75% de la valeur d'une voiture sont achetés à des fournisseurs, en regroupant les deux firmes PSA et Opel, on peut obtenir de meilleurs prix.
S'il y a des nuages à l'horizon, ils sont d'ordre politique. Le retour du nationalisme économique, la réapparition des frontières, avec le Brexit ou la victoire de Donald Trump aux États-Unis, menacent une industrie qui a considérablement délocalisé pour vendre ses voitures au meilleur prix, grâce au libre-échange. Avec des droits de douane, ce système sera beaucoup moins intéressant. C'est le prochain défi de l'industrie automobile : relocaliser en partie sa production, pour la rapprocher du consommateur.
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