L'armée française joue de malchance avec ses fameux drones, ces aéronefs pilotés à distance. De malchance ou plutôt d'incompétence, si l'on en croit la Cour des comptes, dont le rapport publié mardi 25 février contient un chapitre sur le fiasco des drones.
Les drones, ce sont ces petits avions dirigés depuis le sol, sans pilote à bord. Ils permettent de faire des missions de reconnaissance et peuvent aussi être engagés dans les combats, seuls ou en appui des forces terrestres. Ils possèdent jusqu'à 30 ou 40 heures d'autonomie et toutes les grandes armées du monde les utilisent de plus en plus.
Le nombre de drones capables de tirer des missiles a ainsi doublé dans le monde sur les 5 dernières années. Côté fabrication, ce sont les États-Unis et Israël qui règnent en maître sur la technologie avec la Chine qui pointe son nez et exporte dans les pays émergents ses propres drones.
Parce que, nous dit la Cour, le programme a été conduit sans vision stratégique cohérente. Première étape avec un programme dit intérimaire, en 2001, pour ce qu'on appelle les drones MALE, longue endurance. Autonomie limitée, manque de fiabilité, surcoûts considérables, retard.
Douze ans plus tard, l'armée a eu besoin de cet appareil pour Barkhane, au Mali, et a acheté des Reapers aux États-Unis. Avec des conditions invraisemblables : interdiction, par les américains, que la France les utilise hors du Sahel. La France a alors décidé de lancer un nouveau programme, le Patroller.
Quelques années plus tard, en décembre dernier, un prototype s'est écrasé près de la base d'Istres. Entre temps, la France a repris des drones américains, en attendant l'Airbus du drone, qui est en route, mais à son rythme.
C'est le cas avec le projet Euromale, lancé en 2016, avec notamment Airbus et Dassault. Un projet dont les coûts estimés pourraient atteindre la dizaine de milliards d'euros et dont la direction a été confiée à l'Allemagne, en vertu d'un de ces compromis européens baroques.
Et l'Allemagne y parvient-elle ? Cette dernière veut un drone pour faire de la surveillance civile, c'est à dire survoler la fête de la bière, et non les djihadistes au Sahel. Elle a donc conçu un appareil bimoteur, de 26 mètres d'envergure et de 11 tonnes, deux fois plus que le Reaper, sans que l'autonomie soit améliorée.
Dix milliards pour un tel appareil, c'est un peu cher, et nos militaires ont peur qu'à cause de sa taille, il ne puisse pas rentrer dans les hangars français. Après l'enquête de la Cour des comptes, le ministère de la Défense n'a même pas cherché à répondre, tellement le dossier est accablant.
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