L'utilisation du charbon comme source d'énergie, la plus polluante, peine à diminuer. Il s'agit du moyen le moins cher pour produire de l'électricité et est donc largement utilisé dans le monde, bien qu'il soit la cause de la moitié de la croissance des émissions de carbone, elles-mêmes responsables du réchauffement climatique.
Selon un rapport de Global Energy Monitor, paru la semaine dernière, il y a environ 150 gigawatts de centrales à charbon en projet ou en construction en Chine. Le parc des centrales à charbon installées sur la planète va donc encore augmenter cette année. Dans le même temps, hors Chine, le parc se réduit depuis 2018 puisque la tendance est à l'alternative énergétique.
Cela représente l'équivalent de ce qui est en service en Europe, et cela vient s'ajouter à un parc chinois considérable. Actuellement, la croissance des émissions de carbone de la Chine fait plus que compenser la réduction opérée par les autres pays. En clair, nos efforts ne servent pas à grand chose, tant que Pékin ne corrige pas sa trajectoire.
Ils annoncent vouloir les respecter mais rien n'est sûr, selon les spécialistes. Pour sa défense, Pékin explique que la demande d'électricité croît de 8 à 9% en Chine et que l'évolution vers le renouvelable et le nucléaire est largement engagée. C'est toute la question de la transition énergétique qui est ainsi posée : comment expliquer aux salariés européens des centrales à charbon qu'on ferme leur usine pour raison d'environnement, alors que la Chine s'autorise à en construire des dizaines de nouvelles, qui vont fonctionner un demi-siècle ?
Alors comment convaincre la Chine de réduire ? Il s'agirait de mettre en place une taxe carbone aux frontières de l'Europe, pour pénaliser les produits venant de pays qui utilisent de l'énergie sale. Le seul problème, c'est qu'au sein même de l'Europe, il y a l'Allemagne et la Pologne, qui utilisent massivement le charbon.
Pas facile de mettre au point une position européenne. Ce matin, à 6h12, la France émettait 74 grammes de CO2 seulement par kilowatteur produit, grâce au nucléaire. Au même moment, c'était 446 grammes en Allemagne et 710 grammes en Pologne, soit dix fois plus que la France, à cause du charbon.