La rentrée de l'École Nationale d'Administration, c'était cette semaine. La promotion 2020-2021 est arrivée à Strasbourg. Une rentrée un peu spéciale puisque dans quelques semaines Frédéric Thiriez doit rendre son rapport sur la réforme de l'ENA.
Après la crise des "gilets jaunes", Emmanuel Macron s'était prononcé pour la suppression de cette prestigieuse école : pas assez de diversité dans le recrutement, selon le chef de l'État. L'ENA ressemble-t-elle à la société française ?
Au pays des énarques, il y a un peu de diversité mais c'est léger. Les élèves de l'ENA ne ressemblent pas encore à la société française, mais il y a des signes encourageants cette année. Dans cette nouvelle promotion, un tiers des élèves sont des boursiers. 36,6%, c'est beaucoup et c'est nettement plus que les années précédentes.
Deuxième élément : 55% des nouveaux élèves sont nés en province. Les énarques ne viennent pas tous de région parisienne. En revanche, ils sont encore le plus souvent des enfants de cadres ou de professions libérales. Il y a toujours peu d'enfants d'agriculteurs ou d'artisans.
Et si vous regardez les photos de promo affichées dans le hall de l'ENA, vous voyez tout de suite un autre problème de diversité. Ces photos sont très blanches et masculines, et ça ne s'améliore pas. Il y a seulement 35% de femmes dans cette nouvelle promotion. Les femmes n'osent pas se présenter à ce concours. Elles laissent la place aux hommes qui représentent presque deux tiers des candidats.
Pour diversifier son recrutement, l'ENA mise beaucoup sur sa classe prépa-égalité des chances. 36 étudiants brillants mais issus de milieux modestes ou de quartiers difficiles qui n'auraient jamais imaginés tenter le concours de cette école prestigieuse.
Sélectionnés sur dossier, ils sont logés, bénéficient d'une bourse et sont préparés pour ce concours d'entrée difficile, mais en moyenne, chaque année, un seul le réussit, c'est encore trop peu. C'est pour cela que l'école a décidé d'ouvrir en 2019 une deuxième prépa-égalité des chances à Strasbourg pour améliorer ce chiffre.
Enfin, l'ENA a ouvert quelques places pour des profils un peu différents. 3 places pour des chercheurs scientifiques et 9 places pour des militaires, des officiers de la gendarmerie et de l'armée de terre, qui partagent en ce moment le quotidien des énarques.
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