C'est l'histoire d'un pari audacieux, l'histoire d'un homme piqué au vif, un homme au nom de super héros. Rusty Justice est propriétaire d'une mine de charbon dans le Kentucky. Quand il était petit, il était à l'école avec un certain Michael Bloomberg, futur milliardaire new-yorkais, qui lui piquait son goûter dans la cour d'école. Rusty Justice n'a pas fait fortune comme son illustre camarade, bien au contraire. Ses affaires dans les mines ont même très mal tourné ces derniers temps, à la faveur des énergies propres et du tout numérique. Les actions des sociétés minières ont chuté de près de 95% en 5 ans.
Près de 8.000 mineurs ont été licenciés dans sa seule région des Appalaches aujourd’hui sinistrée. Il y a quelques mois, le sang de Rusty Justice ne fait qu'un tour quand il entend Michael Bloomberg expliquer à la télé qu'il n'y a rien à faire, qu'on va quand même pas apprendre aux mineurs à coder"! Rusty Justice tient sa revanche, il va le faire! Il va former les gueules noires du Kentucky à devenir des développeurs. Pour Rusty, ça a du sens, après tout, le charbon c'est le code qui a permis 200 ans de progrès industriel. Et il se lance, avec son associé il crée Bit Source, installe ses bureaux dans une usine Coca Cola désaffectée de Lexington.
Il pense recevoir 50 candidatures, il en aura 900. Deux ans plus tard, la plus jeune start-up des Appalaches reçoit ses premières commandes pour créer des applications ou des sites internet. Parmi les anciennes gueules noires qu'il a formées, il y a Michael, qui se souvient du travail à la mine, des déjeuners avec de la boue jusqu'aux hanches. De son passé dans le charbon, il a gardé une habitude : il apporte chaque jour au bureau sa gamelle de mineurs. Les gueules noires devenues codeurs, formidable reportage sur des hommes toujours debout a lire dans le trimestriel Uzbek et Rica actuellement en kiosque.
"La nuit leur appartient" clame en une ce matin Libération qui consacre cinq pages à ce public hétéroclite avide de débats et exaspéré par les partis qui se rassemblent à la nuit tombée depuis une semaine place de la république à Paris. "La nuit debout, histoire d'un ovni politique" titre le journal Le Monde qui revient aux sources du mouvement, tout est parti non pas d'une manif contre la loi El Khomri mais d'un film, Merci patron, un documentaire qui raconte l'histoire d'un couple au chômage après la fermeture d'une usine textile détenue par Bernard Arnaud le patron de LVMH.
L'idée d'aller occuper la place de la République a germé au cours d'une soirée organisée le 23 février à la bourse du travail après une projection du film où le public débat de la "convergence des luttes", le contexte est jugé favorable avec la mobilisation contre la loi El Khomri. Le choix est fait de ne pas rentrer chez soi à l’issue de la manifestation du 31 mars et d’occuper la place de la république.
Pour Yves Thréard dans le Figaro, à y regarder de plus près, pourtant, la réalité est moins épique. Sont là, sur le pavé, les habitués de la contestation : intellectuels en mal de publicité, syndicalistes en mal d'audience, étudiants attardés, "zadistes" de passage entre Sivens et Notre-Dame-des-Landes, altermondialistes, mal logés, intermittents du spectacle. "Tous disent vomir les patrons, militent pour un salaire à vie et la mise hors-la-loi du chômage. L'éternelle antienne" se lamente l'éditorialiste qui prédit que le gouvernement va ranger sa loi travail au magasin des souvenirs. Et ça, pour lui, c'est une bonne raison de s'indigner!
Johan Hufnagel semble lui répondre dans Libération. "Contrairement à ce qu'en disent les vieux pachydermes cyniques, une génération est en train d'éclore, hyper politisée, hyper connectée et, surtout, revenue d'une manière de faire de la politique". C'est aussi ce que voit Cécile Cornudet qui parle dans Les Échos de ce "petit vent frais qui chatouille la politique. Les ovnis font ils mouche parce qu'ils se tiennent loin des codes de la politique traditionnelle? Parce qu'ils ne parlent pas le même langage? Sans doute" dit-elle. Mais surtout parce qu'on y lit une spontanéité et une sincérité qui font trop souvent défaut. Elle fait d'ailleurs un parallèle avec Emmanuel Macron et son ovni, le mouvement "En marche" lancé mercredi 6 avril à Amiens.
Article savoureux du Parisien aujourd’hui en France à propos d'un livre écrit par Vincent Jauvert de l'Obs qui sort la semaine prochaine et qui raconte les coulisses du ministère des Affaires étrangères et ça dépote. Des diplomates qui fraudent en couple sur les notes de frais, qui vendent de l'alcool sous le manteau dans telle capitale arabe, qui harcèlent leur personnel, tout ça dans une quasi impunité sous prétexte d'épargner l'institution du scandale.
On y apprend par exemple que l'ambassadeur de France au Portugal sous-louait l'ambassade à des entreprises privées pour des soirées, il a ainsi perçu 90.000 euros qu'il aurait empoché directement au lieu de les reverser au ministère. Là où certains auraient été radiés à vie, lui n'a écopé que d'un blâme et il est toujours en poste.