2 min de lecture

"Je suis rentré dans un motard que je n'ai même pas vu" : l'association 40 millions d'automobilistes a testé la conduite sous l'emprise de protoxyde d'azote

Pierre Chasseray, le délégué général de "40 millions d'automobilistes" appelle sur RTL à la reconnaissance du protoxyde d'azote comme stupéfiant après cette expérience au résultat "cataclysmique" menée sur un simulateur de conduite.

Des capsules de protoxyde d'azote (image d'illustration)

Crédit : Benjamin Polge / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

"Il n'y a rien de pire au volant" : sur RTL, le délégué général de l'association "40 millions d'automobilistes", appelle à la reconnaissance du protoxyde d'azote comme stupéfiant

00:04:33

Je m'abonne à la newsletter « Infos »

"Ce n'est pas un gaz hilarant, c'est très dangereux." À quelques heures du réveillon du Nouvel an, Pierre Chasseray, le délégué général de l'association "40 millions d'automobilistes", est intervenu sur RTL pour alerter sur les effets néfastes de la consommation du protoxyde d'azote au volant.

Dans le cadre d'une étude pour mesurer l'impact de cette substance sur la réactivité des usagers de la route, il en a consommé "dans des doses minimalistissimes" avec un protocole médical strict pour éviter les séquelles, puis s'est testé sur un simulateur de conduite : "le résultat est déplorable", voire "cataclysmique", explique-t-il. "Il n'y a rien de pire que cette merde au volant".

"Il va vraiment falloir agir pour le classifier au volant, sur la même réglementation que les stupéfiants, ça devient très urgent."

Pierre Chasseray, le délégué général de l'association "40 millions d'automobilistes", sur RTL

"On avait la sensation de se sentir un petit peu vaseux et on avait surtout cette sensation d'être en capacité de gérer la route. Pourtant, quand on a confronté nos résultats avec une dose minime de protoxyde, c'est sans appel. Nos temps de réaction sont multipliés par trois et on a l'impression de vivre de manière passive la route. Notre champ de vision est totalement réduit. On ne voit pas ce qui se passe sur les côtés", décrit-il. Une de ses collègues a percuté des véhicules car "son champ de vision ne les reconnaissait pas", lui est "rentré dans un motard que je n'ai même pas vu".

"Ce produit, lorsqu'il est dilué et est utilisé aussi de manière médicale, ne présente pas les mêmes dangers. Mais ce qui est dangereux, c'est la manière dont il est inhalé par les jeunes, avec une privation d'oxygène de leur cerveau", martèle Pierre Chasseray.

Des effets qui se prolongent

D'ailleurs, les effets sur sa conduite ont continué 15 à 20 minutes après la prise du protoxyde d'azote. "On a eu l'impression très vite de n'être plus sous effet et pourtant nos résultats étaient vraiment très mauvais. Au moment où l'on a l'impression qu'on a retrouvé totalement nos esprits, ce n'est pas le cas : on se retrouve dans un état très mou", assure-t-il

Invitée de RTL ce mercredi 31 décembre, la porte-parole de la préfecture de police de Paris, Hélène Denéchère, a appelé à "la responsabilité de chacun" face aux "comportements routiers dangereux" lors de la Saint-Sylvestre, avec des contrôles prévus.

"Les comportements qui seront particulièrement ciblés sont la consommation excessive d'alcool, de stupéfiants et de protoxyde d'azote", annonce la porte-parole de la préfecture de police de Paris. Elle souligne d'ailleurs que l'usage et la détention de ce gaz hilarant est interdit par un arrêté du préfet dans la capitale en décembre. Le texte sera reconduit en janvier. "C'est une contravention à l'arrêté du préfet de police. Le produit peut-être saisi", rappelle-t-elle.

La rédaction vous recommande