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"J'ai déposé mon bouquet de fleurs sur le sixième cercueil" : l'histoire du Soldat inconnu, dont la dépouille repose sous l'Arc de Triomphe
Ce soldat français, tombé au front durant la Grande Guerre, n'a pas de nom, pas de visage mais représente tous les poilus morts entre 1914 et 1918.
Les commémorations du 11 novembre, en 2024
Crédit : Henrique Campos / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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"Ici repose un soldat français mort pour la patrie" : l'inscription est gravée sur la dalle en granit sous l'Arc de Triomphe. Le Soldat inconnu y repose depuis le 11 novembre 1920. Symbole de tous les militaires tombés au front, sa flamme reste bien vive. Ce soldat n'a pas de nom, pas de visage, mais un hymne.
Cet hymne pour le corps de ce Français, tombé au front, non identifié, non identifiable comme beaucoup d'autres. Comme ceux d'autres compagnons d'armes, son corps a été récupéré sur l'un des champs de bataille. Non identifié, non identifiable... La seule chose dont est sûre est qu'il s'agit de l'un des Français morts pendant la Grande Guerre. 1.400.000 hommes tombés au front.
Pourquoi cette dépouille plutôt qu'une autre ? C'est le choix d'un jeune homme de 21 ans, Auguste Thin. Un cercueil faisait partie des 8 exposés dans la Citadelle de Verdun, le 10 novembre 1920. André Maginot - qui a donné le nom à la ligne défensive - était présent. Pour le symbole, le ministre a désigné ce normand, car il était le plus jeune de son régiment dans les tranchées.
Le total des chiffres de mon régiment faisait six.
Auguste Thin
Auguste Thin a, par la suite, expliqué comment il l'avait choisi. "J'ai déposé mon bouquet de fleurs sur le sixième cercueil. Mes yeux se sont posés sur mon écusson, j'étais au 132ème régiment d'infanterie à Verdun. Le total des chiffres de mon régiment faisait six. C'est pour cette raison que c'est le sixième cercueil qui est sous l'Arc de Triomphe à Paris", a-t-il déclaré.
Effectivement, le cercueil, recouvert du drapeau français, a été inhumé le lendemain en présence de centaines de milliers de personnes. Il y avait eu débat sur l'endroit où il reposerait. Le Panthéon avait été évoqué, mais ce soldat n'était ni un scientifique, ni un écrivain. Surtout, il fallait un lieu unique à la grandeur du sacrifice. Pour être certain que l'on n'oublie jamais, une flamme a été allumée en 1923. Depuis, chaque soir, elle est ravivée, à 18h30.
De Gaulle et Churchill face à la tombe du Soldat inconnu
Qui dit Soldat inconnu, dit témoin de moments historiques durant ces 105 années. Parmi les plus marquants, le 11 novembre 1945 juste après la Seconde Guerre mondiale. Le général de Gaulle et Winston Churchill s'inclinent devant la dalle où le Soldat inconnu se trouvait.
2009 a également été une date très forte. Pour la première fois, un dirigeant allemand était invité sur cette tombe, un jour d'armistice. Il s'agissait d'Angela Merkel aux côtés de Nicolas Sarkozy.
Le Soldat inconnu a également vu de nombreux compagnons d'armes, venir, se recueillir chaque 11 novembre. Au fil des décennies, ils ont été de moins en moins, puis plus du tout. Le dernier poilu, Lazare Ponticelli, est mort en 2008. Demeure cette tombe sous l'Arc de Triomphe, celle d'un homme, sans nom qui les porte tous.
