Quinze ans après leur opus Sexus Politicus, les auteurs du livre événement, Marie-Christine Tabet et Christophe Dubois, viennent présenter Sexus Diabolicus, la revanche des femmes ? en exclusivité sur RTL. Un tout nouvel ouvrage, à retrouver en libraires dès ce mercredi 24 mai chez Albin Michel.
Le livre est le fruit d'une longue enquête auprès de "collectifs de femmes qui s'attaquent à la domination masculine", explique en premier lieu Marie-Christine Tabet. Un sujet inspiré par le mouvement MeToo, et les mobilisations opérées depuis son lancement par des femmes dans différents milieux, jusqu'en politique.
Cette enquête a également permis aux auteurs de constater l'évolution, depuis leur premier livre, de la considération des affaires de violences sexuelles dans la sphère politique et publique : "On voit qu'aujourd'hui les frontières sont beaucoup plus ténues, plus floues, et que le sujet n'est plus ce qui est judiciaire ou pas, mais ce qui est éthique ou pas", explique Christophe Dubois.
Avec MeToo, on a découvert qu'il y a avait une nouvelle catégorie d'hommes justiciables, ni complètement innocents, ni complètement coupables
Christophe Dubois
Les militantes évoquées dans Sexus Diabolicus "regardent le monde politique comme un terrain de domination. Elles ont la rage au corps en raison des injustices qui sont faites aux femmes", souligne de son côté Marie-Christine Tabet. "À partir de là, aujourd'hui, un homme peut payer pour les 2.000 ans d'Histoire où les femmes ont été dominées", estime-t-elle. Et d'ajouter : "Cela pose un problème judiciaire et éthique".
Toutefois, si l'autrice pointe de "petits groupes de femmes sur Twitter" comme responsables de "mises à mort" publiques d'hommes accusés de violences, elle reconnaît que certaines lignes bougent : "En revanche, une collaboratrice d'homme politique sur cinq déclare avoir été victime d'une agression sexuelle", fait-elle remarquer, précisant qu'"on est sur une révolution de fond".
"Avec MeToo, on a découvert qu'il y avait une nouvelle catégorie d'hommes justiciables, ni complètement innocents, ni complètement coupables", ajoute Christophe Dubois. S'ils déplorent ce qu'ils décrivent comme des excès, les deux co-auteurs reconnaissent les bienfaits de cette prise de conscience générale.