INVITÉS RTL - Pas d'écran avant 6 ans, droit à la déconnexion, prévention... Ce que préconise le rapport de la Commission écrans

Un rapport de 125 pages et 29 propositions pour éloigner nos enfants des écrans. La neurologue Servane Mouton et le psychiatre Amine Benyamina, spécialiste des addictions, ont coprésidé la Commission écrans mise en place par Emmanuel Macron au mois de janvier dernier.

Ce 30 avril, les deux spécialistes présentent les conclusions de leur rapport et quelques préconisations au micro de RTL Matin. La première d'entre elles : pas d'écran avant 6 ans, et certainement pas avant 3 ans. Les éléments scientifiques que la commission a récoltés soulignent en effet "des problèmes de vision, des problèmes de sédentarité, des problèmes d'obésité, des problèmes de retard à l'acquisition du langage", assure Amine Benyamina.

Dans leur rapport, les deux spécialistes conseillent de ne pas confier de téléphone portable avant l'âge de 11 ans, l'âge moyen du premier téléphone étant actuellement 9 ans et 8 mois. À partir de 11 ans, un téléphone peut être envisagé, mais sans internet. "On ne voit pas l'utilité d'avoir une connexion Internet à partir de 11 ans", assure Amine Benyamina.

Interrompre l'actualisation de Pronote après une certaine heure

Concernant l'application Pronote, "les élèves peuvent recevoir aujourd'hui, en permanence, des informations sur les devoirs qu'ils vont faire, sur les notes qui ont été mises...", explique Servane Mouton, qui plaide pour un droit à la déconnexion au même titre que les adultes. "Ils vont consulter de façon parfois compulsive, la nuit, quand ils se réveillent, ces informations. Donc, il s'agit reconnaître qu'eux aussi ont le droit, quand ils sont chez eux, à être chez eux, et pas à l'école."

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Concrètement, le rapport préconise d'interrompre l'actualisation de Pronote après une certaine heure. "C'est une forme d'éducation, à la fois de l'enfant, mais aussi de l'environnement pédagogique et parental", ajoute Amine Benyamina.

Ce rapport se présente comme "une forme de guide" pour les parents, qui ne doivent pas excessivement culpabiliser. Les deux coprésidents de la commission appellent également à une formation des jeunes aux usages d'internet. "Internet est arrivé très vite et nous avons mis du temps pour se rendre compte qu'à travers ce qu'il nous propose, il y a aussi des risques et des dommages. Il faut réfléchir pour limiter certaines choses, et notamment sur nos enfants qui sont quand même les citoyens de demain, conclut Amine Benyamina. C'est une question de civilisation et de société."

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