Gabriel Attal veut mettre un terme au "tabou" autour du redoublement, pour lutter contre la baisse de niveau de certains élèves. C'est ce qu'il a affirmé mercredi 22 novembre, lors de son passage au congrès de l'Association des maires de France. Le redoublement est actuellement interdit en maternelle, déconseillé et soumis à l'approbation des parents en primaire, et de moins en moins utilisé dans le secondaire.
Invitée de RTL, Guislaine David, co-secrétaire générale et porte-parole du Snuipp FSU (syndicat unitaire des enseignants), a rappelé qu'il y a eu "un consensus de la recherche pédagogique. C'est-à-dire qu'on a pris des cohortes d'élèves, on a fait une vraie étude scientifique sur les effets du redoublement des élèves [en école primaire], et les chercheurs, français comme à l'international, ont conclu que dans la majorité des études que le redoublement n'a pas d'effet à longs termes sur les performances scolaires des élèves.".
Plus précisément, "ça a des effets négatifs sur les trajectoires des élèves. C'est pour ça que le redoublement n'est pas effectué actuellement. Ce qui est préconisé, c'est plutôt de prévenir les difficultés des élèves", en donnant par exemple "des techniques ou des méthodes qui vont lui permettre de progresser".
Guislaine David fait le parallèle avec la médecine : "Des études sérieuses disent que certains médicaments fonctionnent sur certaines maladies, et il y a les croyances de certains qui pensent qu'on va pouvoir se soigner avec des plantes". Pour l'éducation, "on pense qu'un enfant qui va prendre le temps et qui va revenir sur certaines bases va de progresser après dans la scolarité. À l'instant T, oui. Mais ensuite, il ne rattrapera pas son retard."
Et de prendre un exemple tiré d'une étude du Centre national d'étude des systèmes scolaires (CNESCO) : "Si on prend deux enfants à la sortie de CP, l'un va redoubler, l'autre va passer en CE1. L'enfant en CE1 va beaucoup plus être stimulé et se stimuler pendant la période des vacances pour pouvoir engager le CE1, alors que l'enfant qui va redoubler va plutôt baisser les bras et perdre en compétence durant les deux mois d'été. Et il y a aussi la question de l'estime de soi".
Inquiète, la co-secrétaire générale et porte-parole du Snuipp FSU réplique à la prise de parole de Gabriel Attal : "il y a peut-être un tabou de la part du ministre, c'est que quand le ministre dit ça devant les maires de France, il ne parle pas des 1.700 postes qu'il va supprimer à la rentrée prochaine, qui va d'ailleurs se traduire par des fermetures de classe dans les communes des maires qui étaient là hier."
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