"Si le gouvernement n'entend pas, (…) il y aura des rebonds sociaux très forts". Après son passage à l'Assemblée nationale, la réforme des retraites fait son bout de chemin au Sénat. La réforme peut être adoptée dans très peu de temps, à travers un vote solennel ou l'article 49.3. Pour les syndicats opposés à ce projet de loi, le mouvement risque de se prolonger même si le texte est adopté.
"On avait prévenu la Première ministre en janvier en lui disant : 'Quand on commence un mouvement social, on sait quand il commence, on ne sait pas comment il finit'", explique Laurent Escure, secrétaire général de l’UNSA, invité sur RTL. "On lui a dit qu'on ne pouvait pas garantir, si le projet était adopté, que le mouvement social s'éteigne avec lui. On ne peut pas avoir une telle opposition chez les Français et ne pas, en tant que syndicalistes, mener la bataille jusqu'au bout".
Selon lui, le gouvernement parie sur le fait que les syndicats cesseront leur mobilisation après l'adoption de la réforme des retraites. Le secrétaire général de l’UNSA mise plutôt sur l'union des syndicats pour prolonger le mouvement même en cas d'adoption du texte. "J'ai entendu Laurent Berger dire que le mouvement ne s'arrêterait pas forcément avec l'adoption de la loi. Je vous confirme, pour ma part à l'UNSA, la même chose".
"Il y a beaucoup de colère dans notre pays mais il y a aussi une fragilité juridique à ce texte. Le Conseil constitutionnel va être sans doute saisi. Lorsqu'on change un projet de réforme des retraites avec un projet de loi de finances rectificative, théoriquement il doit changer la loi de finances en cours. Il ne doit pas changer les lois de finance des années qui viennent", détaille le syndicaliste.
"Il y a une fragilité institutionnelle et constitutionnelle très forte qui fait qu'on serait assez idiots de ne pas aller au bout de la mobilisation et de ne pas réussir à faire entendre raison au gouvernement", soutien Laurent Escure, qui appelle à abandonner ce texte et à ouvrir les discussions sur l'équilibre financier des retraites.