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2 min de lecture
Iannis Roder était l'invité de RTL.
Crédit : RTL
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Le 5 mars dernier, la ministre de l'Éducation nationale, Nicole Belloubet, s'est rendue au lycée Maurice Ravel situé dans le XXe arrondissement de Paris. Le proviseur de cet établissement a été menacé de mort après avoir demandé à trois élèves d'enlever leur voile une semaine plus tôt. L'une des élèves, inscrite en BTS et majeure, a refusé, ce qui a été à l'origine d'une altercation.
Iannis Roder, professeur d'histoire-géographie dans un collège de Seine-Saint-Denis et co-auteur de Préserver la laïcité aux éditions de l’Observatoire, concède sur RTL qu'il n'a pas été "surpris" par cette affaire. "Ce n'est pas la première affaire de ce type", explique-t-il avant de préciser que "ce sont des affaires qui restent rares et dégénèrent par la viralité des réseaux sociaux vers des menaces de mort".
Dans la soirée du 4 mars, 150 dirigeants d'établissements parisiens ont manifesté pour apporter leur soutien à ce proviseur et exprimer un ras-le-bol. "Les proviseurs et principaux de collège sont obligés de faire la police face à des élèves qui viennent provoquer, essayer de trouver des failles", explique le spécialiste pour qualifier l'atmosphère pesante que dénoncent ces chefs d'établissements.
Il faut outiller intellectuellement et pédagogiquement les enseignants pour que les élèves comprennent que la laïcité est la condition de la paix sociale
Iannis Roder, professeur d'histoire-géographie et co-auteur de "Préserver la laïcité"
Pour l'enseignant, la solution passera avant tout par la pédagogie. "Il y a un travail de formation à la laïcité qui doit être continué, à destination des enseignants et personnels de direction, affirme-t-il. Surtout, il faut que les enseignants se saisissent de ces questions-là en classe pour expliquer à quel point la laïcité est un socle de notre république et nous permet de vivre dans la paix sociale. Il faut outiller intellectuellement et pédagogiquement les enseignants pour que les élèves comprennent que la laïcité est la condition de la paix sociale."
Le 15 mars prochain marquera le vingtième anniversaire de la loi interdisant le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse à l'école. "La loi a très bien fonctionné jusqu'à il y a deux ans, quand on a vu arriver des tenues appelées les abayas, dont on a essayé de nous faire croire qu'elles n'étaient pas religieuses", assure Iannis Roder.
Enseignant en Seine-Saint-Denis, il raconte que "le premier mot qui vient souvent dans la bouche des élèves quand on parle de laïcité est 'interdiction'". "Ça devrait être 'liberté', estime-t-il. Il y a toute une pédagogie à construire qui nous permettra de comprendre que la laïcité, c'est d'abord la liberté. Il faut que chaque enseignant rappelle qu'il enseigne en se basant sur la raison et sur la science, pas sur la croyance".
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